Familier au spectateur pour son rôle du nerveux Sonny Corleone de la saga des « Parrain » (1972-74), splendide fresque de Francis Ford Coppola, l'acteur américain James Caan – né dans le Bronx le 26 mars 1940 – fut l'une des grandes figures de son ambitieux cinéma des années 1970-1980. Découvert par Billy Wilder (« Irma la douce », 1963) et Howard Hawks (« Ligne rouge 7000 », « Eldorado », 1965-1966), tournant chez Sam Peckinpah (« Tueur d'élite », 1975), Richard Attenborough (« Un pont trop loin », 1977) ou Robert Altman, il fut le champion viril survivant aux règles barbares du « Rollerball » (1975), étonnant film d'anticipation de Norman Jewison.
Perpétuant la tradition d'un cinéma national aux mouvements amples (Warren Beaty, Michael Mann, Steven Spielberg, James Gray), le rugueux Caan s'autorisa néanmoins, dans une carrière de plus de 100 films, des partis-pris plus intimistes, sous la direction de Claude Lelouch par exemple (« Un autre homme, une autre chance », 1977 puis « Les uns et les autres », 1981). Le Danois Lars von Trier lui rendit hommage en lui confiant le personnage du père de Grace (Nicole Kidman), chef mafieux retors de « Dogville » (2003). James Caan est mort le 6 juillet 2022, à 82 ans.