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Deuxième partie: Firmus, le prince rebelle! Sur les traces d'une cité perdu

La Rédaction
Firmus, le prince rebelle !
Sur les traces d'une cité perdu
au cœur de la Kabylie ...

Ammien Marcellin, l’historien latin (330-400 apr. J.-C.) auquel nous devons le récit de la révolte de Firmus, était d’origine grecque. La date de sa mort montre qu’il était contemporain des faits qu’il relate. Nous avons emprunté à son récit certains passages.
Cet historien n'a pas fait que rapporter les évènements, il a mis des appréciations, et des avis personelles, qu'il faut interpréter prudemment.
Lors de cette révolte Firmus a sillonné la Kabylie et il s'est souvent réfugié avec succès dans les montagnes de la Kabylie. " La cité perdu " dont je vous ai parlé dans le précédent poste est l'un de ses lieux, que tout porte à croir , lui appartenait...
Je me suis contenté de partager sur ce poste la révolte de ce prince, afin de pouvoir vous parler de cette cité dans la dernière partie !
Je vous souhaite une agréable découverte et une passionnante lecture !
👑deuxième partie 👑

On dépêcha en Afrique, avec un faible détachement, le maître de la cavalerie Théodose, que ses éminentes qualités désignaient pour venir à bout de la révolte du Firmus et des cinq peuplades Kabyles.
Le général parti d'Arles, passa la mer avec la flotte dont il avait pris le commandement, et prit terre à Igilgitane (Jijel ), dans la Mauritanie Sitifense, il prépara la concentration de ses troupes et il en fait sa première base d’opération.
Gildon, l'un des frère de firmus faisait parti de ses soldats. Il était resté dans la légalité et, en tant qu’officier supérieur de l’armée romaine, il a continué à servir avec fidélité les gouverneurs et les généraux délégués par Rome dans son pays. Ce qui signifie qu’il a participé à la répression de la révolte que son frère Firmus a fomentée. Un atout entre les mains de Théodose !
(Gildon, fini par se révolter à son tour... Une autre histoire qu'on partagera une autre fois ! )
Avant d’entreprendre toute opération, Théodose dans un premier temps, retira la direction des opérations à Romanus, puis dans un second temps, Romanus et son acolyte Vincentius furent arrêtés et n’exercèrent plus aucune fonction.
Firmus inquiet demande la paix, afin d'éviter la guerre, mais Théodose ne modifie en rien son plan de campagne. La Kabylie était dans l'obligation de faire face à l'armée romaine.
🚩La première campagne ou la première confrontation se fit sous le signe de la rapidité, dans la vallée inférieure de la Sava (Soummam), l’armée gagne, une région difficile d’accès,Thubusuptu, d'où sont parties les premières opérations. Thubusuptu est la ville de Tiklat, qui se trouve dans la vallée de la Soummam, près d'El-Kseur.
Ils s'emparent du château de Sammac à Petra qui se trouvait à proximité de M’lakou et qui avait les proporrion d'une ville et qui fut rasé jusqu’aux fondations. ( les ruines de la demeurede Petra sont toujours visibles et sont révélées aux publics en 2014)
Ammien Marcellin reste vague sur le temps qui a été nécessaire à la reconnaissance des lieux par Théodose.
Puis Théodose s’attaque à deux “gentes” montagnardes. La première bataille, dans laquelle se sont engagés ses autres frères Mascizel et Dius, a d’ailleurs eu lieu sur la portion du territoire sur lequel s’est précisément exercée l’autorité de la famille des Nubel.
La victoire des Romains a été favorisée par la faiblesse de l’armement des Tendenses et des Massissenses que ces deux princes ont dirigés. Ces deux tribus se trouvaient de part et d’autre de la Soummam. L’une est localisée sur la rive gauche de ce fleuve et l’autre sur sa rive droite.
Le nom des Massissenses de la tribu de M’cisna établie à quelques kilomètres au nord-est de M’lakou, sur la rive droite de la Soummam semblent avoir conservé le nom.
Firmus a manifestement pressenti sa défaite puisqu’il n’a pas abandonné la voie de la négociation et s’est retranché quelque part en montagne.
Après cette opération éclair, Théodose fit traverser le pays kabyle à son armée victorieuse et se rendit à Tipasa. C’est au cours de cette traversée d’est en ouest de la Kabylie ou à Tipasa même que Firmus envoya des évêques à Théodose
Pour demander la paix et livrer des otages.puis il se présenta au comte pour obtenir l’aman. Ils finirent par conclure un accord.
Deux jours après, ainsi qu'il en était convenu, Firmus livre la ville d'Icosium et restitue tout le butin qu'il avait fait...
Théodose reçut une ambassade de la puissante tribu ou confédération des Mazices qui occupaient la vallée du Chélif et les massifs montagneux qui la bordent pour demander l'aman.
De là il se rendit à Cæsarea (Cherchel), il y établit la première et la seconde légion, avec ordre d'en déblayer les ruines, et de la protéger contre toute nouvelle invasion. Théodose acquit, avant son départ de cette ville, la certitude que Firmus, qui, sous le masque de la soumission et de l'humilité, cachait le projet de tomber sur eux comme la foudre, au moment ou ils seraient le moins préparés à cette agression.
🚩La deuxième campagne se déroule dans la vallée du Chélif. Partie de Cæsarea (Cherchel), l’armée romaine s’empare de Zucchabar (Miliana) puis de Tigava (Kherba) où Théodose fait exécuter les officiers et les unités qui avaient fait cause commune avec les insurgés, ce qui a soulevé le mécontentement des ces compagnons.
Entre Tigava et Castellum Tingitanum (Chlef), les Romains s’emparent d’un nouveau château, le Fundus Gaionatis. Parvenu à Castellum Tingitanum, Théodose franchit le mont Ancorarius (l’Ouarsenis) et tombe sur les Mazices dont le nom s’applique à l’ensemble des petits massifs situés à l’ouest du Zaccar (Transcellensis Mons), au sud et à l’ouest de Cherchel, y compris le plateau du Dahra. Ces derniers furent écrasés et leur préfet Fericius qui avait épousé la cause de Firmus, mis à mort.
Théodose se tourna contre les Musones (?) et se rendit à d’Adda (?), puis il s'avance imprudemment en territoire rebelle après avoir occupé le Fundus mazucanus, domaine portant le nom d’un autre frère de Firmus qui l’avait suivi dans la rébellion .
Théodose n’avait plus que 3 500 hommes sous ses ordres lorsqu’il apprit le renforcement de la coalition des tribus insurgées et l’action de Kyria ( Cyria ), sœur de Firmus, qui avec son or entretenait les foyers de révolte en recrutant des gueriers de tribus non Kabyles.
L'action de Kyria, pousse Théodose d'opérer avec lenteur un mouvement en arrière, que changea bientôt en pleine retraite.Théodose ramène sa colonne à Tipasa (orthographié Tipata) qui après la destruction de Cæsarea était devenue la ville la plus importante.
Arrivé en février 373 dans cette place, qu'il occupa longtemps, il entreprend de dissocier la coalition des tribus rebelles dont il craignait un affrontement direct avant d'avoir l'avantage sur eux.
Il envoya des émissaires en son nom dans le pays des Bajures, des Cantauriens, des Avastomates, des Cafaves, des Davares et autres tribus circonvoisines, employant, pour obtenir leur soumission l'argent , les menaces, et les promesses du pardon...Elles font toutes leur soumission !
Firmus devant cette position d'infériorité, abandonne le combat dans les territoires du nord et se réfugie dans les gorges inaccessibles des monts Caprarienses(?), loins de la Kabylie. Ce qui permet aux romain de prendre son camp ...
🚩La troisième compagne : Le camp de frimus prit par les Roamins fut pillé. Tout ce qui fit résistance fut passé au fil de l'épée ou fait prisonnier, et le pays fut devasté dans une grande étendu. À mesure qu'il traversait le territoire d'une tribu, à la poursuite du prince, Théodose avait pris soin d'y laisser derrière lui l'autorité dans des mains sûres. Il battit ensuite sans peine les Caprarienses et les Abannes leurs voisins.
Mais les tribus Éthiopiennes aux redoutables guerriers vinrent se joindre à la révolte en prêtant main forte aux guerriers de Frimus. Les romains se retirent puis s'engagent à nouveau et s'emparent de la ville de Conte (?) que Firmus avait choisi pour en faire un dépôt de prisonniers. Théodose rendit la liberté à tous les captifs.
Théodose suspend donc sa politique offensive et retourne dans des régions plus clémentes, sans doute à Auzia.
🚩La quatrième campagne voit Théodose agir dans la région d’Auzia. Firmus, revenu lui aussi dans le Tell, trouve refuge chez les Isaflenses (iflissen ), qui contrôlait la Kabylie occidentale et la vallée de l’oued Isser, donc au nord-ouest d’Auzia. L'une des plus puissante peuplades de kabylie qui ont fait preuve d'une ardeur au combat et d'une générosité exemplaire.
Averti que Firmus avait pris refuge chez les Isaflenses, Théodose entra sur leur territoire, et, sur leur refus de le livrer , ainsi que son frère Mazuca et le reste de sa famille, déclara la guerre à toute la tribu. Une rencontre sanglante eut lieu; les Isaflenses sont vaincus, et firent une perte considérable.
Firmus après avoir livré combat réussi à s'en sortir alors que son frère Mazuca, mortellement blessé, fut pris. On voulait l'envoyer à Césarée, où il avait laissé de sanglants souvenirs ; mais il parvint à se donner la mort en élargissant sa plaie de ses propres mains. Sa tête, séparée du tronc, fut du moins offerte aux regards des habitants de cette ville, qui la reçurent avec des transports de joie.
La course infernale s’est poursuivie, car la capture ou la mort de Firmus était une question d’honneur, pour Théodose, et de survie pour le pouvoir de Rome en Afrique du Nord.
Les Isaflenses battus, Firmus se replie chez les Jubaleni d’où sa famille est originaire. Théodose hésite à faire campagne dans ce pays montagneux, aux défilés profonds et au terrain difficile,
se replia sans perte sur le fort d'Audiense, la place forte d’Auzia qui se trouvait sur le territoire voisin des Iesalenses, une importante tribu qui après avoir férocement combattu fini par lui faire sa soumission.. Une courte soumission comme celle des Isaflenses !
Pendant une longue station qu'il fit au fort Munimentum Medianum (Bordj Medjana ?) attendant avec anxiété le résultat de divers plans concertés pour se faire livrer Firmus, Théodose apprit que son ennemi était retourné chez les Isaflenses et qu'il attirait à lui les Iesalenses qui reprennaient les armes.
🚩La cinquième campagne : Théodose reprend les armes et s'apprête à livrer combat. Igmazen, le puissant roi des Isaflenses se presenta audacieusement devant le général , et, d'un ton de menace :
--" D'où viens-tu ? "dit-il; " et que viens-tu faire en ce pays ? "
-- " Je suis , l'un des comtes de Valentinien, souverain de l'univers. Il m'envoie ici le débarrasser d'un brigand. Et tu vas me le livrer sans délai tel est l'ordre de mon invincible empereur ou... périr avec tout ton peuple. » répond Théodose.
lgmazen, à ces mots, se répandit en injures, et se retira gonflé de couteaux.
Le lendemain, au point du jour, les deux armées, avec des provocations réciproques, s'ébranlèrent pour en venir aux mains. Les kabyles présentaient en ligne près de 20 000 hommes, et tenaient en réserve des corps masqués, avec l'intention d'envelopper les romains .
Pendant toute la durée du combat, qui se prolongea depuis le lever du soleil jusqu'à l'entrée de la nuit, on ne cessa de voir Firmus sur un cheval de haute taille, agitant son ample manteau de pourpre, en même temps qu'il criait aux soldats romains de lui livrer le tyran Théodose.
Ces paroles agirent diversement sur l'esprit des romains. Les uns n'en furent que plus animés à combattre, mais il y en eut qui lâchèrent pied : aussi, dès que la nuit eut étendu ses premières ombres sur les deux partis, Théodose en profita pour se retirer sous le fort Duodiense et fit périr par divers supplices les soldats qui s'etaient laissé entraîner par les exhortations de Firmus.
Plusieurs attaques tentées dans l'ombre par les Kabyles, quand la lune se fut cachée, furent repoussées avec perte, et les plus audacieux furent faits prisonniers...
Après un combat difficile qui dura une journée entière, il se voit contraint d’abandonner le champ de bataille et retourne à Auzia. Par une attaque surprise, il tombe sur les Iesalenses dont il dévaste le territoire. Il se rend ensuite à Sitifis en empruntant un itinéraire compliqué qui lui permet de faire une démonstration de force en pays kabyle.
La guerre alors se renouvelle avec les Isaflenses, qui, subirent beaucoup de pertes dans un premier engagement. Le roi Igmazen, jusque-là toujours victorieux, s'émut devant ce désastre.
Il décide d'agir et vint se présenter devant Théodose, qu'il pria de lui envoyer Masilla, l'un des chefs maziques, pour s'entendre avec lui. Théodose y consentit et des négociations s'ouvrirent.
Igmazen fait savoir à Théodose que son peule qui avait embrassé la cause de Firmus ne se soumettra pas facilement et que la guerre promettait de s'allonger... Les négociations maintenues finissent par aboutir à ce que roi des Isaflenses lui livre le prince rebelle.
Firmus averti par Masila de la trahison d'Igmazen décide de fuire mais ce dernier fut arrêté et emprisonné. Se voyant prit au piège il décide de se donner la mort, en se pandant dans sa cellule en (375).
Selon Ammien Marcellin : " Une nuit, où l'anxiété ne lui permettait pas de fermer l'œil, après s'être à dessein plongé dans l'ivresse, il prit le moment où ses gardes étaient profondément endormis, et s'échappa sans bruit de son lit, en s'aidant des pieds et des mains. Le hasard lui fit trouver à tâtons une corde, dont il se servit pour se pendre à un clou qui se trouva dans la muraille, et il mourut ainsi sans longues souffrances. "
Igmazen fit charger le cadavre sur un chameau; et, pourvu d'un sauf conduit par les soins de Masilla, il s'achemina en personne vers les tentes romaines, près du fort de Subicarense ( Rusubbicari, sur le littoral kabyle à l’ouest de l’Isser dont les Isaflenses contrôlaient le cours ).
Là le corps fut mis sur un cheval et présenté à Théodose. Les soldats et le peuple qui furent appelés à déclarer s'ils reconnaissaient bien les traits de Firmus, l'affirment.
Théodose, après cet événement, ne fit pas un long séjour à Subicare. Il revint à Sétif pour fêter sa victoire.
Après Sitif, il s'est rendu Carthage où il fut décapité sur ordre de l’empereur Gratien à l’instigation de Mérobaud, sans doute conseillé par Romanus !

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Et si Firmus ne s'était pas suicidé !?
Je vais me permettre de donner mon appréciation, une critique personnelle qui porte sur le fait que la fin de cette reblion n'aurait peut-être pas été celle d'une trahison mais d'un arrangement.
Beaucoup d'indices vont dans ce sens dont voici quelques-uns :
Il m'est difficile de croire qu'à la proche d'une victoire, les Isaflenses et à leurs tête le roi Igmazen qui a auparavant osé insulté Théodose, se soient conduit en traître.
Comment expliquer que Masilla qui a averti Firmus ne soit pas mis à mort par Théodose, alors que ce dernier a fait périr même les siens, partout où il s'est rendu ceux qui ont prêté de prêt ou de loin main forte au rebelle .
Le passage qui parle du suicide est tout sauf claire.
Il fallait le mettre en position morale réduite pour justifier le suicide, d'où livresse et l'anxiété. Puis comme un homme qui est sortie de son lit " en s'aidant des pieds et des mains " a pu enchaîner tous les mouvements nécessaires pour se prendre !?
Et en plus comme par hasard il y avait une corde qui traînait et il aurait suffi d'un clou pour porter son poids.
Et l'auteur ne s'est pas trader sur cette fin qui pour autend a été victorieuse pour eux et il n'a pas glorifié Théodose comme lors des précédentes victoires, comme si cette dernière avait l'aspect d'un échec. Théodose, Aurait-il perdu l'admiration d'Ammien Marcellin !?
Théodose aurait-il traité avec Firmus, Masilla et Igmazen pour mettre fin à cette révolte sans qu'il perd la face et peut être par la même occasion s'enrichir !?
Ou est ce que les trois chefs Kabyles l'auraient arnaqué en lui présentant le cadavre d'un autre !? Puisque c'est le peuple qui l'aurait reconnus.
Firmus qui a fait rallié à sa cause par sa force de persuation et son étendu richesse un grand nombre de tribus kabyles et étrangères, et qui au cœur d'une bataille ses enemis ont tenté de lui livrer leur chef à la force de son exhortation, n'aurait-il pas une fois encore exercé son génie...
Il est difficile de savoir certaines vérités mais, il est nécessaire de toujours se dire que notre histoire à été écrite par d'autres et donc a prendre avec prudence.
A suivre...
Verbe & Racine
Première partie :
https://www.elmesmar.fr/2019/08/firmus-le-prince-rebelle-sur-les-traces.html
Sources :
🔹Encyclopédie Berbère
🔹Ammien Marcellin, Jornandès, Frontin (Les stratagèmes), Végèce, Modestus ...
🔹Esquisses historiques sur la Mauritanie Césarienne et Iol Cæsarea (Cherchel): par MM. B. de Verneuil et J. Bugnot
🔹Moeurs et coutumes de l'Algérie : Tell, Kabylie, Sahara / par Daumas Eugène et Fabar
🔹Richesse Minerale de L'Algerie: Accompagnée D'Eclaircissements Historiques Sur Cette Partie de L'Afrique Septentrionale, Volume 1 par Henri Fournel.

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