Depuis des temps immémoriaux, la question de savoir pourquoi certains anciens textes religieux prohibent la consommation de porc a suscité de nombreuses spéculations. Cette interdiction, présente notamment dans les traditions judaïques et islamiques, a souvent été attribuée à des raisons sanitaires. Cependant, une exploration plus approfondie révèle une histoire complexe et multiforme.
À l'origine de cette interdiction, se trouve un mystère qui remonte à des millénaires. Selon les érudits, les explications données dans les textes religieux eux-mêmes demeurent souvent ambiguës. Les écrits juifs, par exemple, énoncent l'interdit sans fournir une justification claire. Cette opacité persiste également dans l'islam, où la consommation de porc est catégoriquement proscrite.
L'antipathie envers le porc trouve ses racines bien avant les fondements du judaïsme et de l'islam. Remontant à l'Égypte ancienne il y a environ 4 000 ans, le cochon a été vilipendé dans la mythologie égyptienne. On raconte qu'il aurait dévoré l'œil du dieu Horus, ce qui l'aurait exclu des rituels religieux. Pourtant, malgré cette réputation, les Égyptiens consommaient régulièrement de la viande de porc.
L'histoire commune entre les humains et les porcs remonte à près de 9 000 ans. Initialement élevés pour leur viande, les porcs ont été une source de protéines facilement accessible pour les premières communautés sédentarisées. Toutefois, leur élevage comportait des inconvénients, notamment leur manque de mobilité et la nature limitée de leurs produits dérivés, ce qui a probablement conduit à la préférence pour d'autres animaux plus polyvalents, tels que le bœuf ou le mouton.
Une théorie alternative suggère que l'interdiction de la consommation de porc pourrait avoir émergé comme un moyen pour les communautés anciennes de se distinguer culturellement. Des fouilles archéologiques minutieuses réalisées dans la région correspondant à Israël et aux territoires palestiniens ont révélé des différences marquées dans les pratiques alimentaires entre les Israélites et leurs voisins philistins. Il est ainsi possible que l'abstention de porc ait été adoptée par les Israélites pour marquer leur identité distincte.
Qu'il s'agisse d'une préférence culturelle affirmée ou d'un tabou formel, l'interdiction de la consommation de porc a été codifiée ultérieurement dans des textes religieux tels que le Lévitique de la Torah et le Coran. Cependant, l'interprétation et l'application de cette interdiction ont varié au fil du temps et des contextes.
Ainsi, bien que l'interdiction de manger du porc reste ancrée dans de nombreuses traditions religieuses, son sens et sa pertinence ont évolué avec le temps. En dépit des tabous, certains groupes et individus ont choisi de transgresser ces interdictions, illustrant ainsi la complexité et la diversité des pratiques alimentaires à travers les cultures et les époques.