Salle du Centre de combat de Syracuse (New York). L'image était projetée par une ouverture dans le plafond. |
Semi-Automatic Ground Environment (SAGE) est le nom d'un système d'arme américain ultra-secret étudié à partir de 1952 opérationnel de 1959 à 1983.
Celui-ci équipait les Centres de direction ("DC", au nombre de 23, le 24e étant le prototype mis en service en 1955), et il était capable de recueillir automatiquement les données radar brutes, de calculer les trajectoires des objets détectés, et de proposer les réponses appropriées en fonction de la distance et de la disponibilité. Les cartes étaient ensuite affichées sur des écrans, où des officiers saisissaient à l'aide de pointeurs lumineux le statut des objets détectés (F pour Friend, T pour Target), les options tactiques, ainsi que les ordres de commandement éventuels. Les commandes étaient enfin envoyées par téléscripteur, sans intervention humaine, aux unités armées concernées (plus tard, les missiles CIM-10 Bomarc et les chasseurs de l'United States Air Force verront leur plan de vol automatiquement actualisé, y compris en vol).
Chaque Centre de direction rapportait à un Centre de combat ("CC", au nombre de 4) pour la "supervision des différents secteurs à l'intérieur d'une division", donnant à « chaque Centre de combat [...] la capacité de coordonner la défense de la nation tout entière ».
Le système SAGE est reconnu pour être l'un des tout premiers réseaux numériques de l'histoire de l'informatique (mêlant capacités de calcul, interfaces de saisie, interfaces de lecture, téléphonie, modems, téléscripteurs, télégraphie).
Délimitation des secteurs de défense aérienne aux États-Unis contigus, chacun dirigé par un centre de direction. |
Devenu peu efficace pour détecter les ICBM déployés par les Soviétiques dans les années 1960, le système SAGE restait cependant vital pour surveiller l'espace aérien et intercepter d'éventuelles intrusions par avions. Il a donc été maintenu sous sa forme initiale jusqu'en 1984, puis a été remplacé par des systèmes modernisés.