Alors que l’humanitĂ© Ă©volue vers un monde de plus en plus numĂ©risĂ©, les cybercrimes sont en augmentation et ne cessent d’empirer.
Il y a de fortes chances que vous n’ayez pas entendu parler de cette affaire. SituĂ© au cĆur de la CorĂ©e, Cyber Hell descend dans les entrailles de l’Internet pour nous livrer un cas choquant de chantage et de trafic sexuel en ligne.
BaptisĂ© « The Nth Room« , ce scandale d’abus sexuels en CorĂ©e a Ă©tĂ© facilitĂ© par l’application Telegram pendant deux ans, de 2018 Ă 2020. Pendant cette pĂ©riode, un chef de file connu sous le nom de « Baksa », aux cĂŽtĂ©s d’une personne connue sous le nom de « Godgod », a traquĂ© et contraint des dizaines de victimes Ă tĂ©lĂ©charger des photos nues d’elles-mĂȘmes.
Le nom fait rĂ©fĂ©rence au fait que les auteurs aient ouvert plusieurs salons de discussion sur l'application de messagerie chiffrĂ©e Telegram pour distribuer des vidĂ©os Ă caractĂšre sexuel Ă un nombre signalĂ© de 260 000 utilisateurs. L'auteur principal de ces rooms se nomme Cho Joo-Bin « Baksa » (docteur en corĂ©en). Les auteurs de la Nth Room sont accusĂ©s d'avoir attirĂ© des victimes, y compris des mineures, et de recourir au chantage pour forcer ces derniĂšres Ă envoyer des photos et des vidĂ©os sexuellement explicites dont des viols, des humiliations, des scarifications ou des violences faites Ă des femmes, des vidĂ©os accessibles aux utilisateurs en Ă©change d'argent. Sur les 103 victimes signalĂ©es, 26 Ă©taient mineures.
Contexte:
Tout cela a commencĂ© par un homme suspectĂ© d'ĂȘtre le principal criminel et cerveau de cette affaire, un homme connu sous le nom de « Baksa » (« Docteur » en corĂ©en). Ce dernier postait des messages sur Twitter Ă de nombreuses filles, en leur disant : « Vos photos privĂ©es ont pu ĂȘtre exposĂ©es sur internet, alors vĂ©rifiez ce site pour voir si c’est vraiment vous. » Le lien redirigeait les victimes vers un faux Twitter, et lorsque les filles entraient leurs identifiants, ces donnĂ©es Ă©taient ensuite transmises aux criminels. GrĂące Ă ces donnĂ©es, les criminels avaient ensuite accĂšs illĂ©galement aux informations personnelles de ces derniĂšres telles que le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, leur adresse et le nom des membres de leur famille. Les criminels menaçaient ensuite les filles d'exposer tout ce qu'elles pouvaient avoir Ă cacher Ă leur famille et au reste du monde si elles n'acceptaient pas de devenir leurs esclaves pendant une semaine. Ă la fin de cette semaine et pour mettre un terme Ă tout cela, les malfaiteurs ont demandĂ© aux victimes de leur envoyer des photos d'elles nues. Cependant, ces derniers les ont ensuite menacĂ© Ă nouveau, cette fois-ci de rĂ©vĂ©ler ces photos Ă leurs familles si elle refusaient de rĂ©aliser d'horribles actes et de rester des esclaves. Plus de 103 femmes, dont 26 filles mineures, ont ainsi acceptĂ© sous la contrainte, par peur de voir leurs malfaiteurs rĂ©vĂ©ler leurs informations. Les filles se sont alors filmĂ©es oĂč on les obligeait Ă commettre des actes horribles dont se faire violer par plusieurs hommes, se couper le mamelon, s'insĂ©rer une paire de ciseaux dans le vagin, manger des excrĂ©ments, ou encore Ă©crire « esclave » sur la peau avec un couteau. Deux autres moyens ont Ă©tĂ© utilisĂ©s par ces criminels, Ă savoir : la proposition d'offres d'emplois Ă temps partiel trĂšs bien rĂ©munĂ©rĂ©, oĂč selon eux, le salaire promis est disponible seulement via un programme de parrainage, les victimes devaient ĂȘtre associĂ©es Ă un parrain. Seulement, pour bĂ©nĂ©ficier d'un parrain, il fallait qu'elles envoient des photos et des vidĂ©os Ă caractĂšre sexuel. Les criminels, ensuite, les ont fait chanter. L'autre est le fait que ces derniers usurpaient l'identitĂ© de la police et les menaçaient d'intenter une action en justice car elles postaient des contenus explicites.
Sur cette application, les personnes pouvaient s'inscrire à différents niveaux pour avoir accÚs aux différentes vidéos. Entrer sur une simple chat room coûtait 200 000 wons (soit 150 euros environ), tandis que pour avoir accÚs à l'intégralité du contenu, il fallait débourser 1,5 million de wons (soit 1 100 euros environ).
QUI EST GODGOD ?
Comme Baksa, GodGod faisait Ă©galement chanter des femmes et des jeunes filles pour qu’elles accomplissent des actes sexuels dĂ©sobligeants, puis vendait ces vidĂ©os sur des groupes Telegram. De plus, GodGod, ou Moon, Ă©tait Ă©galement le crĂ©ateur des Nth Rooms, des salons de discussion sur Telegram qui hĂ©bergeaient les vidĂ©os et les images pour les membres du groupe.
Moon s’intĂ©ressait principalement aux femmes et aux jeunes filles mineures qui avaient mis en ligne des photos rĂ©vĂ©latrices d’elles-mĂȘmes.
QUE DEVIENT MOON HYUNG-WOOK AUJOURD’HUI ?
Moon Hyung-Wook a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en mai 2020, et dans un premier temps, le nom de l’Ă©tudiant de 24 ans n’a pas Ă©tĂ© rendu public. Toutefois, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© aprĂšs dĂ©libĂ©ration d’un groupe consultatif composĂ© de sept membres. L’agence de presse Yonhap a affirmĂ© que Moon Hyung-Wook Ă©tait accusĂ© de faire des profits en vendant des photos et des vidĂ©os obscĂšnes, et parfois macabres, produites en faisant chanter et en contraignant des victimes.
Un mois aprĂšs son arrestation, Moon Hyung-Wook a Ă©tĂ© inculpĂ© et ensuite accusĂ© d’avoir produit et possĂ©dĂ© des vidĂ©os sexuellement explicites de 21 victimes entre dĂ©but 2017 et dĂ©but 2019 et d’avoir fait chanter trois parents de ses victimes en menaçant de publier les vidĂ©os, selon la publication.
Un documentaire retraçant cette affaire est sorti sur Netflix le 18 mai 2022, intitulé Cyber Hell : Le réseau de l'horreur.
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