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Discours du Président de la Fédération de Russie - 24 février 2022

La RĂ©daction


Discours du Président de la Fédération de Russie - 24 février 2022
Président de la Russie Vladimir Poutine :
Citoyens de Russie, amis,
Je considĂšre qu’il est nĂ©cessaire aujourd’hui de parler Ă  nouveau des Ă©vĂ©nements tragiques dans le Donbass et des aspects essentiels pour assurer la sĂ©curitĂ© de la Russie.
Je commencerai par ce que j’ai dit dans mon discours du 21 fĂ©vrier 2022. J’ai parlĂ© de nos plus grandes prĂ©occupations et inquiĂ©tudes, et des menaces fondamentales que les politiciens occidentaux irresponsables ont crĂ©Ă©es pour la Russie de maniĂšre constante, grossiĂšre et sans mĂ©nagement d’annĂ©e en annĂ©e. Je fais rĂ©fĂ©rence Ă  l’expansion vers l’est de l’OTAN, qui rapproche de plus en plus ses infrastructures militaires de la frontiĂšre russe.
C’est un fait que, au cours des 30 derniĂšres annĂ©es, nous avons patiemment essayĂ© de parvenir Ă  un accord avec les principaux pays de l’OTAN concernant les principes d’une sĂ©curitĂ© Ă©gale et indivisible en Europe. En rĂ©ponse Ă  nos propositions, nous nous sommes invariablement heurtĂ©s soit Ă  des tromperies et des mensonges cyniques, soit Ă  des tentatives de pression et de chantage, tandis que l’alliance de l’Atlantique Nord continuait Ă  s’Ă©tendre en dĂ©pit de nos protestations et de nos prĂ©occupations. Sa machine militaire est en marche et, comme je l’ai dit, elle s’approche de notre frontiĂšre.
Pourquoi cela se produit-il ? D’oĂč vient cette maniĂšre insolente de parler du haut de leur exceptionnalisme, de leur infaillibilitĂ© et de leur toute-puissance ? Comment expliquer cette attitude mĂ©prisante et dĂ©daigneuse Ă  l’Ă©gard de nos intĂ©rĂȘts et de nos demandes absolument lĂ©gitimes ?
La rĂ©ponse est simple. Tout est clair et Ă©vident. À la fin des annĂ©es 1980, l’Union soviĂ©tique s’est affaiblie et s’est ensuite effondrĂ©e. Cette expĂ©rience devrait nous servir de bonne leçon, car elle nous a montrĂ© que la paralysie du pouvoir et de la volontĂ© est le premier pas vers la dĂ©chĂ©ance et le nĂ©ant complets. Nous n’avons perdu confiance qu’un court instant, mais cela a suffi Ă  perturber l’Ă©quilibre des forces dans le monde.
En consĂ©quence, les anciens traitĂ©s et accords ne sont plus opĂ©rationnels. Les supplications et les appels ne servent Ă  rien. Tout ce qui ne convient pas Ă  l’État dominant, le pouvoir en place, est dĂ©noncĂ© comme archaĂŻque, obsolĂšte et inutile. Dans le mĂȘme temps, tout ce qu’il considĂšre comme utile est prĂ©sentĂ© comme la vĂ©ritĂ© ultime et imposĂ© aux autres coĂ»te que coĂ»te, de maniĂšre abusive et par tous les moyens disponibles. Ceux qui refusent d’obtempĂ©rer sont soumis Ă  des mĂ©thodes musclĂ©es.
Ce que je dis maintenant ne concerne pas seulement la Russie, et la Russie n’est pas le seul pays Ă  s’en inquiĂ©ter. Cela concerne l’ensemble du systĂšme des relations internationales, et parfois mĂȘme les alliĂ©s des États-Unis. L’effondrement de l’Union soviĂ©tique a conduit Ă  une redĂ©coupage du monde, et les normes de droit international qui se sont dĂ©veloppĂ©es Ă  cette Ă©poque - et les plus importantes d’entre elles, les normes fondamentales qui ont Ă©tĂ© adoptĂ©es aprĂšs la Seconde Guerre mondiale et qui en ont largement formalisĂ© l’issue - ont fait obstacle Ă  ceux qui se sont dĂ©clarĂ©s vainqueurs de la guerre froide.
Bien sĂ»r, la pratique, les relations internationales et les rĂšgles qui les rĂ©gissent devaient tenir compte des changements survenus dans le monde et dans l’Ă©quilibre des forces. Mais cela aurait dĂ» ĂȘtre fait de maniĂšre professionnelle, sans heurts, avec patience, et en tenant compte des intĂ©rĂȘts de tous les États et de sa propre responsabilitĂ©. Au lieu de cela, nous avons assistĂ© Ă  un Ă©tat d’euphorie crĂ©Ă© par le sentiment de supĂ©rioritĂ© absolue, une sorte d’absolutisme moderne, associĂ© Ă  des normes culturelles mĂ©diocres et Ă  l’arrogance de ceux qui ont formulĂ© et fait passer des dĂ©cisions qui ne convenaient qu’Ă  eux-mĂȘmes. La situation a pris une autre tournure.
Les exemples sont nombreux. Tout d’abord, une opĂ©ration militaire sanglante a Ă©tĂ© menĂ©e contre Belgrade, sans l’aval du Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, mais avec des avions de combat et des missiles utilisĂ©s au cƓur de l’Europe. Le bombardement de villes paisibles et d’infrastructures vitales s’est poursuivi pendant plusieurs semaines. Je dois rappeler ces faits, car certains collĂšgues occidentaux prĂ©fĂšrent les oublier, et lorsque nous avons Ă©voquĂ© l’Ă©vĂ©nement, ils prĂ©fĂšrent Ă©viter de parler du droit international, soulignant plutĂŽt les circonstances qu’ils interprĂštent comme ils le jugent nĂ©cessaire.
Puis vint le tour de l’Irak, de la Libye et de la Syrie. L’utilisation illĂ©gale de la puissance militaire contre la Libye et la dĂ©formation de toutes les dĂ©cisions du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies sur la Libye ont ruinĂ© l’État, crĂ©Ă© un Ă©norme foyer de terrorisme international, et poussĂ© le pays vers une catastrophe humanitaire, dans le tourbillon d’une guerre civile, qui s’y poursuit depuis des annĂ©es. La tragĂ©die qui s’est crĂ©Ă©e pour des centaines de milliers, voire des millions de personnes, non seulement en Libye mais dans toute la rĂ©gion, a entraĂźnĂ© un exode Ă  grande Ă©chelle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord vers l’Europe.
Un sort similaire Ă©tait Ă©galement prĂ©parĂ© pour la Syrie. Les opĂ©rations de combat menĂ©es par la coalition occidentale dans ce pays sans l’approbation du gouvernement syrien ni la sanction du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies ne peuvent ĂȘtre dĂ©finies que comme une agression et une intervention.
Mais l’exemple qui se distingue des Ă©vĂ©nements ci-dessus est, bien sĂ»r, l’invasion de l’Irak sans aucune base lĂ©gale. Ils ont utilisĂ© le prĂ©texte d’informations prĂ©tendument fiables disponibles aux États-Unis sur la prĂ©sence d’armes de destruction massive en Irak. Pour prouver cette allĂ©gation, le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain a brandi publiquement, Ă  la vue du monde entier, une fiole contenant de la poudre blanche, assurant Ă  la communautĂ© internationale qu’il s’agissait d’un agent de guerre chimique crĂ©Ă© en Irak. Il s’est avĂ©rĂ© par la suite que tout cela n’Ă©tait qu’un faux et une imposture, et que l’Irak ne possĂ©dait aucune arme chimique. Incroyable et choquant mais vrai. Nous avons Ă©tĂ© tĂ©moins de mensonges profĂ©rĂ©s au plus haut niveau de l’État et exprimĂ©s du haut de la tribune de l’ONU. En consĂ©quence, nous constatons d’Ă©normes pertes en vies humaines, des dommages, des destructions et une recrudescence colossale du terrorisme.
Dans l’ensemble, il apparaĂźt que presque partout, dans de nombreuses rĂ©gions du monde oĂč les États-Unis ont instaurĂ© la loi et l’ordre, cela a crĂ©Ă© des plaies sanglantes qui ne guĂ©rissent pas et la malĂ©diction du terrorisme international et de l’extrĂ©misme. Je n’ai mentionnĂ© que les exemples les plus flagrants, mais loin d’ĂȘtre les seuls, de mĂ©pris du droit international.
Cet Ă©ventail comprend les promesses de ne pas Ă©tendre l’OTAN vers l’est, mĂȘme d’un pouce. Je le rĂ©pĂšte : ils nous ont trompĂ©s, ou, pour le dire simplement, ils se sont jouĂ©s de nous. Bien sĂ»r, on entend souvent dire que la politique est un sale mĂ©tier. C’est possible, mais elle ne devrait pas ĂȘtre aussi sale qu’elle l’est maintenant, pas Ă  ce point. Ce type de comportement d’escroc est contraire non seulement aux principes des relations internationales, mais aussi et surtout aux normes de moralitĂ© et d’Ă©thique gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©es. OĂč sont la justice et la vĂ©ritĂ© ici ? Que des mensonges et de l’hypocrisie partout.
Soit dit en passant, des politiciens, des politologues et des journalistes amĂ©ricains Ă©crivent et disent qu’un vĂ©ritable "empire du mensonge" a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  l’intĂ©rieur des États-Unis ces derniĂšres annĂ©es. Il est difficile de ne pas ĂȘtre d’accord avec cela - c’est vraiment le cas. Mais il ne faut pas ĂȘtre modeste Ă  ce sujet : les États-Unis restent un grand pays et une puissance formatrice de systĂšmes. Tous leurs satellites non seulement leur disent humblement et docilement oui et rĂ©pĂštent leurs paroles au moindre prĂ©texte, mais ils imitent aussi leur comportement et acceptent avec enthousiasme les rĂšgles qui leur sont proposĂ©es. On peut donc affirmer avec raison et assurance que l’ensemble du soi-disant bloc occidental formĂ© par les États-Unis Ă  leur image constitue, dans son intĂ©gralitĂ©, le mĂȘme "empire du mensonge".
En ce qui concerne notre pays, aprĂšs la dĂ©sintĂ©gration de l’URSS, Ă©tant donnĂ© l’ouverture sans prĂ©cĂ©dent de la nouvelle Russie moderne, sa volontĂ© de travailler honnĂȘtement avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux, et son dĂ©sarmement pratiquement unilatĂ©ral, ils ont immĂ©diatement essayĂ© de nous mettre la pression, de nous achever et de nous dĂ©truire complĂštement. C’est ainsi que les choses se sont passĂ©es dans les annĂ©es 1990 et au dĂ©but des annĂ©es 2000, lorsque le soi-disant Occident collectif soutenait activement le sĂ©paratisme et les bandes de mercenaires dans le sud de la Russie. Quelles victimes, quelles pertes nous avons dĂ» subir et quelles Ă©preuves nous avons dĂ» traverser Ă  cette Ă©poque avant de briser le terrorisme international dans le Caucase ! Nous nous en souvenons et nous ne l’oublierons jamais.
À proprement parler, les tentatives de nous utiliser dans leurs propres intĂ©rĂȘts n’ont jamais cessĂ© jusqu’Ă  tout rĂ©cemment : ils ont cherchĂ© Ă  dĂ©truire nos valeurs traditionnelles et Ă  nous imposer leurs fausses valeurs qui nous Ă©roderaient, nous, notre peuple, de l’intĂ©rieur, les attitudes qu’ils imposent agressivement Ă  leurs pays, des attitudes qui mĂšnent directement Ă  la dĂ©gradation et Ă  la dĂ©gĂ©nĂ©rescence, car elles sont contraires Ă  la nature humaine. Cela ne se produira pas. Personne n’a jamais rĂ©ussi Ă  le faire, et ils ne rĂ©ussiront pas non plus maintenant.
MalgrĂ© tout cela, en dĂ©cembre 2021, nous avons fait une nouvelle tentative pour parvenir Ă  un accord avec les États-Unis et leurs alliĂ©s sur les principes de la sĂ©curitĂ© europĂ©enne et de la non-expansion de l’OTAN. Nos efforts ont Ă©tĂ© vains. Les États-Unis n’ont pas changĂ© de position. Ils ne croient pas nĂ©cessaire de s’entendre avec la Russie sur une question qui est critique pour nous. Les États-Unis poursuivent leurs propres objectifs, tout en nĂ©gligeant nos intĂ©rĂȘts.
Bien entendu, cette situation soulĂšve une question : quelle sera la prochaine Ă©tape, Ă  quoi devons-nous nous attendre ? Si l’histoire est un guide, nous savons qu’en 1940 et au dĂ©but de 1941, l’Union soviĂ©tique s’est donnĂ© beaucoup de mal pour empĂȘcher la guerre ou du moins retarder son dĂ©clenchement. À cette fin, l’URSS a cherchĂ© Ă  ne pas provoquer l’agresseur potentiel jusqu’Ă  la toute fin en s’abstenant ou en reportant les prĂ©paratifs les plus urgents et les plus Ă©vidents qu’elle devait faire pour se dĂ©fendre d’une attaque imminente. Lorsqu’elle a finalement agi, il Ă©tait trop tard.
En consĂ©quence, le pays n’Ă©tait pas prĂ©parĂ© Ă  contrer l’invasion de l’Allemagne nazie, qui a attaquĂ© notre patrie le 22 juin 1941, sans dĂ©clarer la guerre. Le pays a arrĂȘtĂ© l’ennemi et l’a vaincu, mais Ă  un coĂ»t Ă©norme. La tentative d’apaiser l’agresseur avant la Grande Guerre Patriotique s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre une erreur qui a coĂ»tĂ© cher Ă  notre peuple. Dans les premiers mois qui ont suivi le dĂ©clenchement des hostilitĂ©s, nous avons perdu de vastes territoires d’importance stratĂ©gique, ainsi que des millions de vies. Nous ne commettrons pas cette erreur une seconde fois. Nous n’avons pas le droit de le faire.
Ceux qui aspirent Ă  la domination mondiale ont publiquement dĂ©signĂ© la Russie comme leur ennemi. Ils l’ont fait en toute impunitĂ©. Ne vous mĂ©prenez pas, ils n’avaient aucune raison d’agir de la sorte. Il est vrai qu’ils disposent de capacitĂ©s financiĂšres, scientifiques, technologiques et militaires considĂ©rables. Nous en sommes conscients et nous avons une vision objective des menaces Ă©conomiques que nous avons entendues, tout comme de notre capacitĂ© Ă  contrer ce chantage effrontĂ© et sans fin. Permettez-moi de rĂ©pĂ©ter que nous ne nous faisons aucune illusion Ă  cet Ă©gard et que nous sommes extrĂȘmement rĂ©alistes dans nos Ă©valuations.
En ce qui concerne les affaires militaires, mĂȘme aprĂšs la dissolution de l’URSS et la perte d’une partie considĂ©rable de ses capacitĂ©s, la Russie d’aujourd’hui reste l’un des États nuclĂ©aires les plus puissants. De plus, elle dispose d’un avantage certain dans plusieurs armes de pointe. Dans ce contexte, il ne doit faire de doute pour personne que tout agresseur potentiel sera confrontĂ© Ă  la dĂ©faite et Ă  des consĂ©quences inquiĂ©tantes s’il attaque directement notre pays.
En mĂȘme temps, la technologie, y compris dans le secteur de la dĂ©fense, Ă©volue rapidement. Un jour, il y a un leader, et demain un autre, mais une prĂ©sence militaire dans les territoires voisins de la Russie, si nous permettons qu’elle se poursuive, se maintiendra pendant des dĂ©cennies, voire pour toujours, crĂ©ant une menace toujours plus grande et totalement inacceptable pour la Russie.
Aujourd’hui encore, avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, la situation de la Russie se dĂ©grade et devient plus dangereuse d’annĂ©e en annĂ©e. De plus, ces derniers jours, les dirigeants de l’OTAN ont dĂ©clarĂ© sans ambages qu’ils devaient accĂ©lĂ©rer et intensifier les efforts pour rapprocher l’infrastructure de l’Alliance des frontiĂšres de la Russie. En d’autres termes, ils ont durci leur position. Nous ne pouvons pas rester inactifs et observer passivement ces dĂ©veloppements. Ce serait absolument irresponsable de notre part.
Toute nouvelle expansion de l’infrastructure de l’Alliance de l’Atlantique Nord ou les efforts continus pour prendre pied militairement sur le territoire ukrainien sont inacceptables pour nous. Bien entendu, la question ne porte pas sur l’OTAN elle-mĂȘme. Elle sert simplement d’outil Ă  la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine. Le problĂšme est que dans le territoire voisin de la Russie, qui, je dois le noter, est notre terre historique, une "anti-Russie" hostile prend forme. EntiĂšrement contrĂŽlĂ©e de l’extĂ©rieur, elle fait tout pour attirer les forces armĂ©es de l’OTAN et obtenir des armes de pointe.
Pour les Etats-Unis et leurs alliĂ©s, il s’agit d’une politique d’endiguement de la Russie, dont les dividendes gĂ©opolitiques sont Ă©vidents. Pour notre pays, c’est une question de vie ou de mort, une question d’avenir historique en tant que nation. Il ne s’agit pas d’une exagĂ©ration, mais d’un fait. Il s’agit non seulement d’une menace trĂšs rĂ©elle pour nos intĂ©rĂȘts, mais aussi pour l’existence mĂȘme de notre État et pour sa souverainetĂ©. C’est la ligne rouge dont nous avons parlĂ© Ă  de nombreuses reprises. Ils l’ont franchie.
Cela m’amĂšne Ă  la situation dans le Donbass. Nous pouvons constater que les forces qui ont organisĂ© le coup d’État en Ukraine en 2014 ont pris le pouvoir, le conservent Ă  l’aide de procĂ©dures Ă©lectorales de pure forme et ont abandonnĂ© la voie d’un rĂšglement pacifique du conflit. Pendant huit ans, huit annĂ©es interminables, nous avons fait tout ce qui Ă©tait possible pour rĂ©gler la situation par des moyens politiques pacifiques. Tout a Ă©tĂ© vain.
Comme je l’ai dit dans mon allocution prĂ©cĂ©dente, on ne peut pas regarder sans compassion ce qui se passe lĂ -bas. Il est devenu impossible de le tolĂ©rer. Nous devions mettre fin Ă  cette atrocitĂ©, Ă  ce gĂ©nocide de millions de personnes qui vivent lĂ -bas et qui fondent leurs espoirs sur la Russie, sur nous tous. Ce sont leurs aspirations, les sentiments et la douleur de ces personnes qui ont Ă©tĂ© la principale motivation de notre dĂ©cision de reconnaĂźtre l’indĂ©pendance des rĂ©publiques populaires du Donbass.
Je voudrais Ă©galement souligner les points suivants. ConcentrĂ©s sur leurs propres objectifs, les principaux pays de l’OTAN soutiennent les nationalistes d’extrĂȘme droite et les nĂ©onazis en Ukraine, ceux qui ne pardonneront jamais aux habitants de CrimĂ©e et de SĂ©bastopol d’avoir choisi librement de se rĂ©unir avec la Russie.
Ils essaieront sans aucun doute d’amener la guerre en CrimĂ©e comme ils l’ont fait dans le Donbass, de tuer des innocents comme l’ont fait les membres des unitĂ©s punitives des nationalistes ukrainiens et les complices d’Hitler pendant la Grande Guerre patriotique. Ils ont Ă©galement revendiquĂ© ouvertement plusieurs autres rĂ©gions russes.
Si l’on considĂšre la sĂ©quence des Ă©vĂ©nements et les rapports qui nous parviennent, l’Ă©preuve de force entre la Russie et ces forces ne peut ĂȘtre Ă©vitĂ©e. C’est une question de temps. Elles se prĂ©parent et attendent le bon moment. De plus, ils sont allĂ©s jusqu’Ă  aspirer Ă  acquĂ©rir des armes nuclĂ©aires. Nous ne laisserons pas faire.
J’ai dĂ©jĂ  dit que la Russie a acceptĂ© la nouvelle rĂ©alitĂ© gĂ©opolitique aprĂšs la dissolution de l’URSS. Nous avons traitĂ© tous les nouveaux États post-soviĂ©tiques avec respect et nous continuerons Ă  agir de la sorte. Nous respectons et respecterons leur souverainetĂ©, comme le prouve l’aide que nous avons apportĂ©e au Kazakhstan lorsqu’il a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  des Ă©vĂ©nements tragiques et Ă  un dĂ©fi en termes de statut et d’intĂ©gritĂ© de l’État. Toutefois, la Russie ne peut se sentir en sĂ©curitĂ©, se dĂ©velopper et exister tout en faisant face Ă  une menace permanente provenant du territoire de l’Ukraine actuelle.
Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2000-2005, nous avons utilisĂ© notre armĂ©e pour repousser les terroristes dans le Caucase et avons dĂ©fendu l’intĂ©gritĂ© de notre État. Nous avons prĂ©servĂ© la Russie. En 2014, nous avons soutenu le peuple de CrimĂ©e et de SĂ©bastopol. En 2015, nous avons utilisĂ© nos forces armĂ©es pour crĂ©er un bouclier fiable qui a empĂȘchĂ© les terroristes de Syrie de pĂ©nĂ©trer en Russie. Il s’agissait de nous dĂ©fendre. Nous n’avions pas d’autre choix.
Il en va de mĂȘme aujourd’hui. Ils ne nous ont pas laissĂ© d’autre option pour dĂ©fendre la Russie et notre peuple, que celle que nous sommes obligĂ©s d’utiliser aujourd’hui. Dans ces circonstances, nous devons prendre des mesures audacieuses et immĂ©diates. Les rĂ©publiques populaires du Donbass ont demandĂ© l’aide de la Russie.
Dans ce contexte, conformĂ©ment au chapitre VII, article 51 de la Charte des Nations unies, avec l’autorisation du Conseil de la FĂ©dĂ©ration de Russie, et en exĂ©cution des traitĂ©s d’amitiĂ© et d’assistance mutuelle avec la RĂ©publique populaire de Donetsk et la RĂ©publique populaire de Lougansk, ratifiĂ©s par l’AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale le 22 fĂ©vrier, j’ai pris la dĂ©cision de mener une opĂ©ration militaire spĂ©ciale.
Le but de cette opĂ©ration est de protĂ©ger les populations qui, depuis huit ans, sont confrontĂ©es Ă  l’humiliation et au gĂ©nocide perpĂ©trĂ©s par le rĂ©gime de Kiev. À cette fin, nous chercherons Ă  dĂ©militariser et Ă  dĂ©nazifier l’Ukraine, ainsi qu’Ă  traduire en justice ceux qui ont perpĂ©trĂ© de nombreux crimes sanglants contre des civils, y compris contre des citoyens de la FĂ©dĂ©ration de Russie.
Nous n’avons pas l’intention d’occuper le territoire ukrainien. Nous n’avons pas l’intention d’imposer quoi que ce soit Ă  qui que ce soit par la force. Dans le mĂȘme temps, nous entendons un nombre croissant de dĂ©clarations venant de l’Ouest selon lesquelles il n’est plus nĂ©cessaire de respecter les documents Ă©nonçant les rĂ©sultats de la Seconde Guerre mondiale, tels qu’ils ont Ă©tĂ© signĂ©s par le rĂ©gime totalitaire soviĂ©tique. Comment pouvons-nous rĂ©pondre Ă  cela ?
Les rĂ©sultats de la Seconde Guerre mondiale et les sacrifices que notre peuple a dĂ» consentir pour vaincre le nazisme sont sacrĂ©s. Cela ne contredit pas les hautes valeurs des droits de l’homme et des libertĂ©s dans la rĂ©alitĂ© qui a Ă©mergĂ© au cours des dĂ©cennies d’aprĂšs-guerre. Cela ne signifie pas que les nations ne peuvent pas jouir du droit Ă  l’autodĂ©termination, qui est inscrit dans l’article 1 de la Charte des Nations unies.
Permettez-moi de vous rappeler que l’on n’a pas demandĂ© aux personnes vivant dans les territoires qui font partie de l’Ukraine d’aujourd’hui comment elles voulaient construire leur vie lors de la crĂ©ation de l’URSS ou aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. La libertĂ© guide notre politique, la libertĂ© de choisir indĂ©pendamment notre avenir et celui de nos enfants. Nous pensons que tous les peuples vivant dans l’Ukraine d’aujourd’hui, tous ceux qui le souhaitent, doivent pouvoir jouir de ce droit de faire un choix libre.
Dans ce contexte, je voudrais m’adresser aux citoyens ukrainiens. En 2014, la Russie a Ă©tĂ© obligĂ©e de protĂ©ger les habitants de CrimĂ©e et de SĂ©bastopol contre ceux que vous appelez vous-mĂȘme les "nats" [erreur de retranscription ? - NdT]. Les habitants de CrimĂ©e et de SĂ©bastopol ont fait leur choix en faveur de leur patrie historique, la Russie, et nous avons soutenu leur choix. Comme je l’ai dit, nous ne pouvions pas agir autrement.
Les Ă©vĂ©nements actuels n’ont rien Ă  voir avec une volontĂ© de porter atteinte aux intĂ©rĂȘts de l’Ukraine et du peuple ukrainien. Ils sont liĂ©s Ă  la dĂ©fense de la Russie contre ceux qui ont pris l’Ukraine en otage et tentent de l’utiliser contre notre pays et notre peuple.
Je le rĂ©pĂšte : nous agissons pour nous dĂ©fendre contre les menaces crĂ©Ă©es pour nous et contre un pĂ©ril pire que ce qui se passe actuellement. Je vous demande, aussi difficile que cela puisse ĂȘtre, de le comprendre et de collaborer avec nous pour tourner au plus vite cette page tragique et aller de l’avant ensemble, sans permettre Ă  quiconque d’interfĂ©rer dans nos affaires et nos relations, mais en les dĂ©veloppant de maniĂšre indĂ©pendante, afin de crĂ©er les conditions favorables pour surmonter tous ces problĂšmes et nous renforcer de l’intĂ©rieur comme un tout, malgrĂ© l’existence de frontiĂšres Ă©tatiques. Je crois en cela, en notre avenir commun.
Je voudrais Ă©galement m’adresser au personnel militaire des forces armĂ©es ukrainiennes.
Camarades officiers,
Vos pĂšres, grands-pĂšres et arriĂšre-grands-pĂšres n’ont pas combattu les occupants nazis et n’ont pas dĂ©fendu notre Patrie commune pour permettre aux nĂ©o-nazis d’aujourd’hui de prendre le pouvoir en Ukraine. Vous avez prĂȘtĂ© le serment d’allĂ©geance au peuple ukrainien et non Ă  la junte, l’adversaire du peuple qui pille l’Ukraine et humilie le peuple ukrainien.
Je vous exhorte Ă  refuser d’exĂ©cuter leurs ordres criminels. Je vous exhorte Ă  dĂ©poser immĂ©diatement les armes et Ă  rentrer chez vous. Je vais vous expliquer ce que cela signifie : les militaires de l’armĂ©e ukrainienne qui font cela pourront quitter librement la zone des hostilitĂ©s et retourner dans leurs familles.
Je tiens Ă  souligner Ă  nouveau que toute la responsabilitĂ© d’un Ă©ventuel bain de sang incombera pleinement et entiĂšrement au rĂ©gime ukrainien au pouvoir.
Je voudrais maintenant dire quelque chose de trĂšs important Ă  l’intention de ceux qui pourraient ĂȘtre tentĂ©s de s’immiscer dans ces dĂ©veloppements de l’extĂ©rieur. Peu importe qui tente de se mettre en travers de notre chemin ou d’autant plus de crĂ©er des menaces pour notre pays et notre peuple, ils doivent savoir que la Russie rĂ©pondra immĂ©diatement, et les consĂ©quences seront telles que vous n’en avez jamais vues dans toute votre histoire. Quelle que soit la façon dont les Ă©vĂ©nements se dĂ©roulent, nous sommes prĂȘts. Toutes les dĂ©cisions nĂ©cessaires Ă  cet Ă©gard ont Ă©tĂ© prises. J’espĂšre que mes paroles seront entendues.
Citoyens de Russie,
La culture et les valeurs, l’expĂ©rience et les traditions de nos ancĂȘtres ont toujours constituĂ© une base solide pour le bien-ĂȘtre et l’existence mĂȘme d’États et de nations entiers, pour leur succĂšs et leur viabilitĂ©. Bien entendu, cela dĂ©pend directement de la capacitĂ© Ă  s’adapter rapidement aux changements constants, Ă  maintenir la cohĂ©sion sociale et Ă  ĂȘtre prĂȘt Ă  consolider et Ă  convoquer toutes les forces disponibles afin d’aller de l’avant.
Nous avons toujours besoin d’ĂȘtre forts, mais cette force peut prendre diffĂ©rentes formes. L’"empire du mensonge", que j’ai mentionnĂ© au dĂ©but de mon discours, procĂšde dans sa politique essentiellement par la force brute, directe. C’est Ă  ce moment-lĂ  que s’applique notre dicton "tout en muscles et pas de cervelle".
Nous savons tous qu’avoir la justice et la vĂ©ritĂ© de notre cĂŽtĂ© est ce qui nous rend vraiment forts. Si tel est le cas, il serait difficile de ne pas ĂȘtre d’accord avec le fait que c’est notre force et notre volontĂ© de combattre qui sont le fondement de l’indĂ©pendance et de la souverainetĂ© et qui fournissent les bases nĂ©cessaires pour construire un avenir fiable pour votre foyer, votre famille et votre patrie.
Chers compatriotes,
Je suis certain que les soldats et les officiers dĂ©vouĂ©s des forces armĂ©es russes accompliront leur devoir avec professionnalisme et courage. Je ne doute pas que les institutions gouvernementales Ă  tous les niveaux et les spĂ©cialistes travailleront efficacement pour garantir la stabilitĂ© de notre Ă©conomie, de notre systĂšme financier et de notre bien-ĂȘtre social, et il en va de mĂȘme pour les dirigeants d’entreprise et l’ensemble du monde des affaires. Je souhaite que tous les partis parlementaires et la sociĂ©tĂ© civile adoptent une position consolidĂ©e et patriotique.
En fin de compte, l’avenir de la Russie est entre les mains de son peuple multiethnique, comme cela a toujours Ă©tĂ© le cas dans notre histoire. Cela signifie que les dĂ©cisions que j’ai prises seront exĂ©cutĂ©es, que nous atteindrons les objectifs que nous nous sommes fixĂ©s et que nous garantirons de maniĂšre fiable la sĂ©curitĂ© de notre Patrie.
Je crois en votre soutien et en la force invincible ancrĂ©e dans l’amour de notre Patrie.
Traduction "pour servir votre droit de savoir" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquille habituelles.

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