Naissance de Vénus En 1863 Huile sur toile H. 130,0 ; L. 225,0 cm. 1875, don © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt |
La naissance de Vénus est l'un des grands succès du Salon de 1863 où elle fut acquise par Napoléon III. Le métier virtuose de Cabanel fait de cette peinture facile et policée un parfait exemple de l'art qui emportait alors l'adhésion du public et des instances officielles.
Dans l'esprit éclectique caractéristique du Second Empire, Cabanel mêle les références à Ingres et à la peinture du XVIIIe siècle. Mais le thème mythologique n'est plus ici qu'un prétexte pour aborder le nu dont l'idéalisation n'exclut pas la lascivité.
Emile Zola dénonce l'ambiguïté de cette représentation : "La déesse, noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une délicieuse lorette, non pas en chair et en os - cela semblerait indécent - mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose". A l'opposé de cette tradition académique, l'oeuvre de Manet, dans sa franchise et sa vigueur, provoque le scandale.