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Elissa Rhaïs, née Rosine Boumendil le 12 décembre 1876 à Blida et y décédée le 18 août 1940, est une écrivaine, auteur de romans et de nouvelles orientalistes se déroulant en Algérie.
Naît dans une famille juive aux revenus modestes. Son père, Jacob, est boulanger et sa mère est femme au foyer. Elle va à l'école communale jusqu'à l'âge de douze ans, puis est placée comme domestique dans une famille juive. À dix-huit ans, elle épouse un rabbin de la synagogue de la rue Sabine, dans la Basse-Casbah d'Alger. Installé dans cette ville, le couple aura trois enfants.
À trente-huit ans, divorcée, elle se remarie avec un commerçant, qui lui offre une magnifique villa, la Villa des Fleurs à Alger, où elle s'empresse d'ouvrir un salon littéraire. Très rapidement, elle devient renommée comme conteuse d'histoires. Elle raconte que ses histoires lui ont été transmises par sa mère et sa grand-mère, et font donc partie du riche patrimoine folklorique de sa région natale. Poussée par quelques critiques littéraires fréquentant son salon, elle commence à envoyer ses histoires à des revues littéraires.
En 1919, Rosine Boumendil décide de s'installer en France et obtient une séparation légale d'avec son mari,car celui-ci désapprouve ses ambitions littéraires. Elle débarque à Marseille avec ses fils et vont s'installer à Paris, où elle signe un contrat de cinq ans avec la maison d'édition Plon. Elle publie son premier roman Saâda la Marocaine sous le pseudonyme d'Elissa Rhaïs.
De 1919 à 1930, Rhaïs publie neuf romans et trois recueils de courtes nouvelles. Ce sont des romans à l'eau de rose, se déroulant dans une Afrique du Nord exotique. Ses récits sentimentaux se déroulent, à quelques exceptions près, dans différents milieux musulmans d'avant la Première Guerre mondiale avec de nombreuses héroïnes féminines.
Une seule exception, "Les Juifs ou la fille d'Éléazar", considéré comme son meilleur roman et dont les personnages sont des Juifs de la classe moyenne, se débattant entre modernité et tradition sur fond d'intrigues amoureuses.
À Paris, elle rouvre un salon, fréquenté par de nombreux artistes dont entre autres Colette, Paul Morand, l'actrice Sarah Bernhardt ou le jeune écrivain algérien Jean Amrouche. André Gide la surnomme la « rose du Sahel »
À partir de 1922, Rhaïs effectue de nombreux séjours en Algérie, à Blida. Après la mort de sa fille en 1930, de la fièvre typhoïde, lors d'un séjour qu'elles effectuent ensemble au Maroc, Rhaïs se retire alors de la vie publique et ne publie plus de livres. Très rapidement, elle va tomber dans l'oubli, et il faudra plus de cinquante ans pour que l'on reparle d'elle et que ses livres soient réédités.
Elle meurt brutalement à Blida le 18 août 1940.
Les romans de Rhaïs vont au-delà des stéréotypes dominant à cette période coloniale, qui voit la femme arabo-berbère sous les traits soit d'une odalisque soit d'une fatma. Elle décrit la vie courante, les coutumes, les habits, les fêtes religieuses et les relations familiales.
Parmi ses oeuvres: Saâda la Marocaine (1919), Le Café chantant (1920), Les Juifs ou la fille d’Eléazar (1921), La Fille des pachas (1922)
La Fille du douar (1924), La Chemise qui porte bonheur (1925), L'Andalouse (1925), Le Mariage de Hanifa (1926), Le Sein blanc (1928), Par la voix de la musique (1927).
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