De tout temps, il y a eu des intellectuels juifs, qui, par leur intelligence et leur perspicacité, ont été des passeurs de lumière. Albert Einstein était un de ceux-là. Au crépuscule de sa vie, et bien avant la création de l'Etat d'Israël sur la terre palestinienne en 1948, il écrivait ceci: «J'aimerais infiniment mieux un accord raisonnable avec les Arabes sur la base de vivre ensemble en paix, que la création d'un Etat Juif. A part les considérations pratiques, la manière dont je conçois la nature essentielle du judaïsme résiste à l'idée d'un Etat juif, avec des frontières, une armée et une certaine mesure de pouvoir temporel, quelque modeste qu'il soit. J'ai peur des dégâts internes que cela entraînerait pour le judaïsme, et surtout du développement d'un nationalisme étroit dans nos propres rangs».
Ces propos prémonitoires ont été traduits et cités par un autre intellectuel juif, professeur à la Sorbonne, Maxime Rodinson, auquel nous devons une étude magistrale publiée en 1967 dans un numéro spécial des Temps Modernes et intitulée: «Israël: fait colonial».
Albert Einstein avait quasi tout deviné.
Aujourd'hui, plus de 70 ans après sa création, Israël est un État majoritairement juif, établi sur 78 pc de la terre de Palestine (les Nations unies lui avaient promis 56%) et occupant les 22% restants depuis 1967, soit la Bande de Gaza et la Cisjordanie. Malgré le partage inique de la Palestine, Israël, qui dispose déjà de la part du lion, n'a de cesse de clamer: «Ce qui est à moi, est à moi (Israël), ce qui est à vous (Cisjordanie et Gaza) est sujet à négociation.»
✍️Bichara Khader/src: quotidien belge La Libre
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