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WeekBook N°03: Les Versets Satanique - Salman Rushdie

La Rédaction


 Qui a lu ce livre ? Que pensez-vous?

✒Oublions les scandales liés à ce roman et lisons-le pour avoir notre propre critique.

Sujet d'une fatwa de l'ayatollah Khomeini en 1989, à la suite de la publication de son roman Les Versets sataniques (Gallimard), Salman Rushdie est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux. L’histoire mouvementée et hallucinante de ce roman ne doit pas le réduire à un livre contre, ni même sur, la religion. L’écrivain nous entraîne dans un imaginaire très personnel, riche et complexe.
750 pages à dévorer sans modération pour découvrir ce chef d’œuvre loin des polémiques qui ont fait couler beaucoup d’encre !
Et c’est l’été ! Raison de plus pour lire des pavés.
#Les_Versets_sataniques

Histoire de ce livre :

Le roman, d'environ 500 pages, est une œuvre complexe s'inspirant de faits réels (l'attentat contre un avion d'Air India en 1985, les émeutes de Brixton en 1981 et 1985, la ferveur populaire autour de l'acteur indien Amitabh Bachchan à la suite d'un accident de tournage en 1982, la noyade tragique en 1983 de plusieurs adeptes chiites d'un illuminé qui les avait convaincus que la mer allait s'ouvrir devant eux, la révolution iranienne de 1979), de références biographiques portant sur l'auteur lui-même ou son entourage, ainsi que de faits historiques inspirés de la vie du prophète Mahomet, légendaires (tel l'épisode dit des versets sataniques, expliqué plus bas, qui donne son titre au livre et qui n'occupe que trois paragraphes du roman) ou imaginaires. Il repose sur un thème central qu'on retrouve dans d'autres ouvrages de l'auteur : le déracinement de l'immigré, déchiré entre sa culture d'origine dont il s'éloigne et la culture de son pays d'accueil qu'il souhaite ardemment acquérir, et la difficulté de cette métamorphose. Le roman établit des ponts entre Inde et Grande-Bretagne, passé et présent, imaginaire et réalité, et aborde de nombreux autres thèmes, la foi, la tentation, le fanatisme religieux, le racisme, les brutalités policières, les provocations politiques, la maladie, la mort, la vengeance, le pardon, etc.

Il est constitué de neuf chapitres. Les chapitres impairs décrivent les pérégrinations des deux personnages principaux, Gibreel , Farishta et Saladin Chamcha. Les chapitres pairs sont les narrations des rêves et cauchemars de Gibreel Farishta. Ce dernier, un acteur renommé du cinéma indien, perd la foi à la suite d'une maladie et s'enfuit en Angleterre à la recherche d'une jeune femme qu'il a connue peu de temps auparavant. Saladin Chamcha est également d'origine indienne, mais est doté d'un passeport britannique, et dans toute son âme se veut britannique. Sa couleur de peau le fait se heurter aux préjugés et il gagne sa vie par le talent qu'il a de contrefaire sa voix. Se retrouvant tous deux dans un vol à destination de Londres, ils sont les seuls survivants d'un attentat terroriste. Arrivant indemnes sur une plage, ils sont confrontés à la police qui les soupçonne d'être des immigrés clandestins, mais seul Saladin Chamcha, pourtant le plus « britannique » des deux, considéré comme le plus suspect, est arrêté sans ménagement, sans que Gibreel Farishta esquisse le moindre geste de solidarité. Les deux hommes, désormais séparés, et se vouant réciproquement une animosité certaine, vont évoluer chacun de leur côté au cours du roman, avant de se confronter l'un à l'autre.

Gibreel Farishta, objet d'hallucinations, fait plusieurs rêves. Ceux-ci font référence aux débuts des prédications d'un prophète monothéiste, Mahound (figurant Mahomet de manière comique), dans la ville de Jahiliya (nommée ainsi en référence à la jâhilîya) et les pressions auxquelles il est soumis, à un imam exilé d'un pays où il revient à la suite d'une révolution pour y dévorer son peuple (allusion à l'ayatollah Khomeini, qui explique l'acharnement que l'Iran portera contre l'auteur), à une jeune fille qui convainc son village de se rendre à La Mecque en traversant à pied sec la mer d'Arabie. Ce sont certains passages de ces chapitres qui susciteront la colère d'une partie du monde musulman. 

Le a eu lieu au théâtre Hans Otto à Potsdam en Allemagne la première mondiale sur scène des Versets sataniques. La mise en scène est de Uwe Laufenberg et la pièce dure près de quatre heures. En 2012, Salman Rushdie relatera les événements qui ont bouleversé sa vie dans une autobiographie, Joseph Anton, pseudonyme qu'il a choisi par nécessité d'anonymat et faisant référence à ses deux écrivains préférés, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Le Figaro note : « Il y raconte la terreur du quotidien, le sentiment d'injustice et de frustration, les changements de planque chaque semaine, l'humiliation de devoir porter une perruque, le parcours du combattant pour continuer à voir son fils, l’impossibilité de construire une vie de couple, et ce mélange étrange d’absolue solitude et d’absence d’intimité. "Je n’étais pas habitué à voir quatre policiers dans ma cuisine, c’était quasiment de la claustrophobie" ».

A posteriori, Salman Rushdie juge que si à l'époque cette fatwa « sonnait comme un micro-évènement », elle était en réalité « l'un des plus grands défis que lançait l'islam à l'Occident », en lien avec le développement d'un terme inconnu jusque là : « Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : islamophobie ». Cet épisode s'inscrit par ailleurs dans une histoire marquée, plus tard, par d'autres évènements du même ordre, comme l'assassinat de Theo van Gogh et à l'attentat contre Charlie Hebdo

Extrait: 

L'Être Suprême ne se montre jamais ; ce qui revient sans cesse c'est cette scène, le Prophète envoûté, l'expulsion, le cordon de lumière, et Gibreel dans son double rôle à la fois en-haut-observant-en-bas. Et tous deux à moitié morts de peur par cette transcendance. Gibreel se sent paralysé par la présence du Prophète, par sa grandeur, il se dit je suis incapable de prononcer une parole j'aurais l'air d'un sacré imbécile. Le conseil de Hamza : ne montre jamais ta peur : les archanges ont autant besoin de ce conseil que les porteurs d'eau. Un archange doit avoir l'air calme, que penserait le Prophète si l'Exalté de Dieu commençait à bafouiller de trac ? 

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