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Il était une fois, les frères Grimm et leurs contes pas si féeriques

La Rédaction

 

La collection la plus célèbre au monde de contes pour enfants était au départ une étude académique destinée aux adultes. Jacob et Wilhelm Grimm s'étaient mis en tête de constituer un recueil du folklore allemand du 19e siècle.

article de De Isabel Hernández

Les contes populaires se racontent depuis les prémices de la civilisation humaine. Une synthèse du parler et de l'écrit, une fusion entre différents récits d'une même histoire. L'histoire de Cendrillon, par exemple, apparaît en Chine et en Égypte antiques. Certains détails changent en fonction des origines culturelles du narrateur. En Égypte, ses souliers sont en cuir rouge alors qu'aux Antilles, ce n'est pas une citrouille qui se transforme en carrosse mais le fruit de l'arbre à pain. L'histoire de Cendrillon telle qu'elle apparaît dans la collection de contes germaniques publiée en 1812 par Jacob et Wilhelm Grimm pourrait bien choquer les adeptes de la version actuelle qui raconte avec féerie comment une humble domestique devint une merveilleuse princesse.

Dans la version des frères Grimm, l'héroïne se prénomme Aschenputtel et ses vœux ne sont pas exaucés par la baguette magique d'une marraine-fée mais par un noisetier qui pousse sur la tombe de sa mère et qu'elle arrose d'un torrent de larmes. Lorsque le prince se met en quête du pied dont la forme délicate correspondra à celle du soulier orphelin (en or et non pas en verre), les belles-sœurs n'essaient pas simplement de l'enfiler avec insistance mais se mutilent, l'une coupant son gros orteil et l'autre une partie de son talon pour pouvoir y glisser leur pied. Enfin, alors que l'histoire se termine, le mariage de Cendrillon et du prince fait intervenir deux oiseaux blancs qui, au lieu d'accompagner gaiement Cendrillon en sifflotant sur le chemin du vivre heureux, s'attaquent aux yeux des deux belles-sœurs.

 

Les frères Grimm ont publié ce qui allait devenir l'une des collections de folklore les plus influentes au monde. Leur ouvrage Contes de l'enfance et du foyer (Kinder und Hausmärchen), plus tard intitulé Contes des frères Grimm, renferment des histoires qui ont bercé notre enfance. Cependant, les Grimm avaient organisé leur collection comme une anthologie académique destinée à ceux qui étudient la culture germanique et non pas comme une collection d'histoires à lire aux plus jeunes avant de s'endormir.

Dans le contexte social et politique perturbé des guerres napoléoniennes (1803 - 1815), à l'heure où la France envahissait les contrées germaniques, Jacob et Wilhelm étaient empreints d'un nationalisme qui les incita à faire la lumière sur leur patrie et leur héritage. Ils tiraient leur inspiration des philosophes et des auteurs du romantisme allemand qui étaient convaincus que les formes les plus pures de la culture, celles capables de rassembler une communauté, se trouvaient dans les histoires transmises de génération en génération. C'était dans la narration que résidait l'essence de la culture germanique et c'est grâce à elle que son peuple retrouverait ses valeurs fondamentales et spirituelles. En fouillant dans les traditions orales germaniques, les frères n'avaient qu'une hâte, « les empêcher de disparaître… de tomber à jamais dans le silence dans le tumulte de notre époque. » 
 Comme Cendrillon et bien d'autres personnages de leurs contes, le parcours de Jacob et Wilhelm Grimm a quelque chose du conte de fée. Les frères sont nés à un an d'écart à Hanau, une ville de l'État du Saint-Empire romain germanique de Hesse-Cassel, à proximité de Francfort dans l'Allemagne actuelle. En 1796, quelques jours après que Jacob, l'aîné, eut fêté ses 11 ans, le père des jeunes garçons succomba à une pneumonie et c'est ainsi que la petite famille passa de la classe moyenne à la pauvreté. Deux ans plus tard, Jacob et Wilhelm quittèrent leur foyer pour fréquenter l'école secondaire de Kassel, un privilège qui leur avait été octroyé grâce au soutien financier de leur tante. Les deux frères inséparables partageaient les mêmes habitudes de travail assidu et étudiaient jusqu'à 12 heures par jour.

Après avoir obtenu son diplôme, Jacob quitta Kassel pour Marburg en 1802 pour étudier le droit à l'université ; Wilhelm lui emboîta le pas un an plus tard. La plupart des étudiants issus de familles plus aisées n'avaient guère à se soucier de leurs frais de scolarité mais le changement radical de situation financière et donc de statut des frères Grimm les obligeait à payer eux-mêmes leur éducation. Un revers qui allait plus tard se révéler être une chance. Comme l'écrivait Jacob dans son autobiographie, « le dénuement stimule l'assiduité et l'amour du travail. »

Les deux frères avaient intégré l'université avec l'ambition de reproduire la carrière de leur père au service de la loi et de la fonction publique. Cependant, alors qu'ils s'identifiaient aux travailleurs acharnés dont ils allaient plus tard préserver et publier le verbe, ils se découvrirent une tout autre vocation qui allait définir leur vie et leur héritage.

Par De Isabel Hernández/ source: National Geographic

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