Dans un tournant stratégique majeur, Mark Zuckerberg vient de renforcer de manière spectaculaire les rangs de Meta en recrutant certains des plus grands talents mondiaux dans le domaine de l’intelligence artificielle. Objectif : rattraper – voire dépasser – ses concurrents sur le terrain de l’IA avancée.
Un coup de maître avec Alexandr Wang et Scale.ai
Le premier coup d’éclat : l’intégration d’Alexandr Wang, fondateur de la licorne américaine Scale.ai, qui devient directeur du laboratoire Meta AI. Ce jeune prodige, passé par Quora avant de lancer sa propre entreprise, a transformé Scale.ai en un acteur central du secteur. L’entreprise fournit des agents intelligents à de grandes sociétés comme Uber, Etsy ou General Motors, et a récemment conçu Donovan, un LLM (modèle de langage) développé spécifiquement pour des usages militaires par l’armée américaine.
Mais ce n’est pas qu’une simple embauche. Selon les informations disponibles, Meta aurait acquis plus de 40 % de Scale.ai, scellant un partenariat stratégique à long terme. Cette opération donne à Meta un accès privilégié aux technologies de Scale et à son vivier d’ingénieurs spécialisés dans l’IA appliquée à grande échelle.
Zhao, co-créateur de ChatGPT, prend la tête du Superintelligence Lab
En parallèle, Meta a réussi à débaucher Zhao, un ancien chercheur d’OpenAI, connu pour être l’un des co-créateurs de ChatGPT et contributeur clé au développement de GPT-4 ainsi que des modèles allégés GPT-4.1 et o3, utilisés dans des applications où performance et efficacité doivent coexister.
Zhao rejoint Meta en tant que directeur scientifique du Superintelligence Lab, une nouvelle division créée pour accélérer la recherche sur les intelligences artificielles dites « générales » ou AGI (Artificial General Intelligence), capables de rivaliser voire surpasser les humains dans une variété de tâches cognitives.
Mark Zuckerberg, qui a confirmé cette nomination ce vendredi, ne cache pas ses ambitions : “Nous avons lancé le Superintelligence Lab pour mener la course vers l’AGI. Avec Zhao à sa tête, nous mettons toutes les chances de notre côté.”
D'autres noms ont rejoint Meta
Jiahui Tu : ayant travaillé chez OpenAi, et aussi été co-led chez Google.
Hongyu Ren : un chercheur scientifique, ayant travaillé sur o3-mini et o1-mini d'OpenAi
Shuchao Bi : ayant également travaillé chez OpenAi.
Le célèbre chercheur Yann Lu un reste
Quelques-uns de XAI ont refusé comme Yun-Ta Tsai
Meta : de la déception de Llama 4 à une stratégie offensive
Ces mouvements interviennent après les critiques concernant LLaMA 4, le modèle de langage maison de Meta, dont les performances – bien que solides – sont jugées en desous de celles des leaders du marché comme OpenAI, Anthropic ou Google DeepMind.
Face à cet écart, Meta a décidé de changer de braquet : au-delà des recrutements, l’entreprise propose désormais certains des salaires les plus compétitifs de la Silicon Valley. Elle multiplie aussi les partenariats stratégiques avec des startups prometteuses, parfois en prenant directement des participations dans leur capital – comme c’est le cas avec Scale.ai.
Une guerre des talents sans précédent dans l’IA
Le départ de nombreux chercheurs d’OpenAI vers Meta confirme une tendance plus large : la course mondiale aux talents en intelligence artificielle s’intensifie. Les géants de la tech se livrent une bataille féroce pour s’approprier les meilleurs cerveaux, ceux capables de concevoir les modèles d’IA qui définiront la prochaine décennie technologique.
Pour Meta, ces recrutements marquent une reconquête de légitimité dans un domaine où l’entreprise avait pris du retard. Avec Wang, Zhao et leurs équipes respectives, l’entreprise de Menlo Park se positionne désormais en acteur incontournable du futur de l’IA, prêt à jouer les premiers rôles dans la course vers la superintelligence.
Par Aghilas AZZOUG