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Troisième partie: Firmus, le prince rebelle! Sur les traces d'une cité perdu

La Rédaction

Firmus, le prince rebelle !
Sur les traces d'une cité perdu au cœur de la Kabylie ...
Après la chute de Carthage en 146 avant J-C, l’empereur Auguste édifia deux colonies romaines à la fin du 1ersiècle AV.J.C, une à Béjaia ‘’Saldae’’, l’autre à El-Kseur(Tiklat) : ‘’ Tubusuptu’’, ces deux villes faisaient partie du territoire de la Mauritanie césarienne de ‘’JUBA II’’ dont la capitale était Cherchell.
Puis chaque occupant à son tour avait bâti sa nouvelle ville sur les décombres de vestiges plus anciens, c’est la raison pour laquelle Béjaia, ville millénaire ne dispose pas de témoins suffisants pour refléter la grandeur de son passé.
L’urbanisation massive de ce noyau historique à l’époque coloniale a complètement effacé ce qui restait des différentes civilisations, la ville moderne en a couvert la quasi-totalité des terrains archéologiques.
De la domination romaine, il nous reste tout de même quelques vestiges de travaux gigantesques, tels que les deux aqueducs : Toudja qui alimentait Saldae (Béjaia) et Zoubia (Fénaia) qui alimentait Tubusuptu (Tiklat El-Kseur), le château de Petra... Ajoutons à ces ouvrages, un nombre important d’inscriptions latines et d’éléments architecturaux ainsi que la céramique et des pièces de monnaie...
À Tiklat, l'antique Tubusuptu, il en reste à découvrir, c'est pourquoi elle est malheureusement sujet à des fouilles clandestines et sauvages.
La ville de Tubusuptu (Tiklat) est située à 3 km d’El-Kseur et à 30 km au sud-ouest de Béjaïa (Bougie), sur la rive gauche de la Soummam. Elle est dressée sur une éminence qui domine la vallée formée par la rivière.
Les auteurs latins la citent surtout à propos de la guerre de Tacfarinas, qui s'est déroulée en l'an 25 de l'ère chrétienne. Le berbère révolté contre Rome avait occupé la région de la Nasava (Soummam) et assiégé Tubusuptus, mais le proconsul Dollabela, a pu réunir de grands renforts et l'a forcé à lever le camp. Trois siècles après, c'est un autre prince berbère, Firmus, qui va prendre Tubusuptus et dont on a retracé l'histoire dans les deux derniers postes.
De cette partie de la Kabylie jallit une multitude de légendes et d'histoires liées aux trésors. On raconte que tel ou tel, en labourant, a rencontré une jarre avec le soc de sa charrue... Qu'un autre au moment où on creusait les fondations de sa maison, on déterrera une jarre qui contenait soit de l’or ou de l’argent... Les secrets accompagnent souvent ce genre de découvertes !
On raconte qu'il y a quelqu’un à Beni djelil qui faisait une plate-forme pour bâtir une maison et pendant qu’ils creusaient, ses ouvriers ont déterré une jarre remplie d’or, un grand trésor. Il y a avait des colliers, des bracelets, des pièces d’or. Mais, les ouvriers se sont querellés, chacun voulant s’attribuer la fortune. Le propriétaire alerté, est intervenu pour trancher. «La terre m’appartient, donc le trésor aussi». Et de nouveau, la querelle repartit encore plus violente avec des pelles et des pioches. Les gens sont allés alors alerter la gendarmerie et lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux, ils leur ont tout enlevé !!
Nombreux sont ceux qui aujourd'hui s'aventurent discrètement à la recherche d’un grand trésor qui perdurerait depuis des siècles. Ce qui nous amène à la cité perdu dont je vous parlé.
Une cité qui aurait la grandeur d'une ville ! Je vous communique dans ce qui suit ce que j'ai trouvé et à vous d'en juger ou pourquoi pas d'enrichir le sujet.
👑Troisième partie 👑
🔶En 1853, fut édité le livre " Moeurs et coutumes de l'Algérie : Tell, Kabylie, Sahara " de Daumas, Eugène (1803-1871),un militaire, écrivain et homme politique français qui s'était senti animé par l'envie de garder un souvenir écrit, celui d'un peuple dont les moeurs disparaitront, selon lui, peut-ètre un jour au milieu des leurs, grâce à des documents réunis " avec peine, par des interrogations patientes dans le courant d'une existence active et laborieuse.. " dit-il.
Dans un passage du livre, Daumas décrit l'une de ses découvertes. Une ville souterraine dont il donne vaguement l'emplacement, bien que ce qui suit ce passage, il cite certains monuments qui correspondent à Tiklat.
Cette découverte à été rapporté dans une autre étude scientifique avant l'édition du livre.
🔶En 1849 fut édité le livre " Richesse Minerale de L'Algerie: Accompagnée D'Eclaircissements Historiques Sur Cette Partie de L'Afrique Septentrionale, Volume 1 de Henri Fournel. Ce dernier s'est consacré , pendant quatre années consécutives (1843-1846) à des excursions en Algérie dont le but de localiser et d'évaluer l'étendu de nos richesses. Il a du avoir accès aux écrits de Daumas pour l'aider dans sa quête. Ce dernier apporte un second témoignage qui a mon avis complète le premier.
Voilà ce qu'il dit dans son livre ( le passage de Daumas y est aussi ) :
💡 « La route, au point où nous sommes, s'avance toujours à l'Ouest entre les Msisna et les Oulâd Djelil. Quelques uns donnent aux Msisna le nom de Messiça, dont M. Carette a fait remarquer l'analogie avec celui de Massissenses, nom d'une tribu africaine qu'Am-
mien Marcellin place dans cette même région, et qui vint combattre le général Théodose dans la guerre contre Firmus.
C'est dans cette tribu que s'élèvent le Djebel Ouchtouh', dont la cime est inhabitée à cause du long séjour qu'y font les neiges, et le Djebel-Nagmous, qui reproduit si complétement le Nagmus que la Table de Peutinger place dans une
situation analogue par rapport à Salda .
A peu de distance de la route, sur la rive
gauche de l'Ouad-Seddouk', on peut visiter le village de Seddouk'-el-Fók'âni (Seddouk'supérieur ou d'en haut), qui renferme huit ateliers de forgeronso.— M. Richard attribue aux Msisna d'abondantes sources salées, et l'auteur anonyme que j'ai déjà cité plusieurs
fois confirme ce renseignement".
Chez les Oulâd-Djelil, on signale un lieu qui porte le nom de Djebbânet-en-Nç'ara (le cimetière des chrétiens) et qu'on suppose être un reste de ces nombreux établissements formés au moyen âge, par les chrétiens, sous la protection des souverains berbères".
Suivant l'auteur anonyme auquel j'ai emprunté quelques détails, les tombeaux de ce cimetière seraient restés intacts jusqu'à ce jour . Je ne sais si c'est là qu'il faut placer le Bordj-en-Nç'ara qui est si extraordinaire dans le récit qu'en font MM. Daumas et Fabar; je vais laisser parler ces auteurs :
« A six lieues environ de Bougie, existe une ville sou-terraine qui renferme plus de deux cents maisons en briques, bien conservées, avec des rues voûtées et des murs très-épais; on y descend par un escalier d'une douzaine de marches. D'après le dire des Kabiles, cette cité ténébreuse, qu'ils nomment Bordj-Nç'ara (le fort des chrétiens), aurait été bâtie par les Romains de la décadence. Le chef
de toutes ces contrées y demeurait, disent-ils, avec ses gardes. ».
J'avoue que je ne me représente pas comment les récits des Kabiles ont pu fournir une indication comme celle de la date qui est fixée ici.» 💡
🔹 L'auteur anonyme dont il parle et qui donne ce renseignement est à l'origine d'une brochure publiée en 1846, après treize années de séjour à Bougie... Je n'ai pas plus d'infos sur lui !
🔹De ce qui est dis en haut nous pouvons retenir ceci :
Tiklat est effectivement à environ 6 lieux ( 29 km ) de Bejaia. Elle faisait partie du domaine de Firmus. La période de sa construction correspond à celle de la révolte du prince. L'appellation aussi pour s'expliquer par sa chrétienté.
Les Kabyles ont-ils réellement donnés ces explications ou est-ce que Daumas qui a été avare sur ce qu'il y avait dans la cité a trouvé des indices qui l'ont conduit à ces informations précises !?
Daumas a-t il changé le nom de ce lieu ou est-ce les habitants de cette régions qui l'ont fait !?
Ceci nous amène à deux autres temoignages !
Mais avons voici une petite description de Beni Djellil, ou Aït Djellil :
Actuellement c'est une commune située au Sud-Est de la wilaya de Béjaïa, dans une zone montagneuse, au relief accidenté, sur des hauteurs dominant les communes voisines. Elle est composée de nombreux villages proches à vol d'oiseau les uns des autres, mais souvent séparés par des ravins que la route ou les chemins doivent franchir ou contourner.
Beni Djellil est entourée des montages de Tazrout, Sidi Boudjemaa, Sidi lmouhoube. Le point culminant de la commune (plus de 1000 m. d'altitude), près du village de Ijjedarene, est couronné par le marabout de Sidi Abderrazak el Ghouth. De ce point, la vue s'étend, par temps clair, jusqu'à Lalla Gouraya (au-dessus de Bejaïa).
Cette commune est limitrophe des communes suivantes : Ferraoun (à l'Est), Beni Maouche -Aït Adjissa- (au Sud)), Timezrit et Semaoune (au Nord), et M'Cisna (à l'Ouest).
🔶Laurent-Charles Féraud (1829-1888 ),un arabisant français. Impliqué comme interprète dans la colonisation militaire de l’Algérie puis diplomate, est l'auteur de plusieurs articles. En 1854 il écrit ceci :
💡«Depuis longtemps déjà, j’entendais les Fnaïs, que leurs affaires amenaient à Bougie, parler d’une ville souterraine, située sur les bords de la Soummam. Leurs récits faisaient supposer l’existence d’une ville souterraine. «Il y a avait là, disaient les Kabyles, d’immenses souterrains hantés par des génies malfaisants, lesquels interdisent l’accès de leur demeure».
Plus je consultais les Kabyles, plus ils m’embrouillaient dans leurs explications et plus il m’était difficile de démêler la vérité à travers leurs récits contradictoires. Aucun d’eux ne voulut consentir à m’accompagner dans mon exploration, ils cherchèrent même à me détourner d’un projet qui leur paraissait bien téméraire.
Au printemps de l’année 1854, je partis de Bougie, muni de cordes, pioches et bougies, bien décidé à avoir la solution du mystère et raison de cette fameuse ville souterraine sur laquelle l’esprit d’exagération avait inventé tant de contes fantastiques.
Après avoir sondé cet antre, y avoir jeté quelques cailloux, je m’y laissai couler à l’aide d’une corde. J’atteignis rapidement un sol humide et jonché de pierres. A la clarté de ma bougie, je reconnus que j’étais dans une citerne voûtée de cinq mètres de profondeur sur trois mètres de large. Vers le milieu de la voûte, il y a une ouverture bouchée par une grosse pierre ayant probablement servi à alimenter la citerne.
Les murs portaient les traces du niveau des eaux à diverses époques. Au fond de cette première enceinte, une ouverture de quatre-vingts centimètres de haut et de trente-cinq centimètres de large donnant accès à un autre compartiment semblable au précédent.Je pénétrai ainsi dans quatre citernes et je pus me convaincre bientôt que la ville souterraine était une pure invention, devenue avec le temps une légende accréditée dans le pays.
Au retour de mon exploration, les Kabyles, qui avaient vu disparaître la clarté de ma bougie pendant que je passais d’un compartiment à un autre, parurent très étonnés de me retrouver sain et sauf.
J’eus beaucoup de mal à leur faire croire que leur prétendue ville était tout simplement une série de citernes romaines. Tel fut le résultat de mon exploration. Heureux si cette découverte peut détruire l’opinion admise jusqu’ici, sur les ruines de Tiklat.»💡
🔹Bien que de nos jours, les ruines aient souffert de l’activité agricole prospère dans cette région, il reste des vestiges considérables, parmi lesquels celui découvert par Féraud :
Il y a effectivement une immense citerne, divisée en quinze compartiments reliés, de chacun 30m,60 de longueur sur 4m,15 mètres de largeur et 6 de profondeur du fond à la naissance des voûtes en plein cintre. Celle-ci est alimentée par un aqueduc venant de l’'ouest.
Les kabyles de cette époque ont embrouillés l'officier; parcequ'ils ont peut-être fini par comprendre l'importance de cette ville souteraine ou juste qu'ils
craignaient de voir un autre étranger piétiner un lieu qu'ils tenaient pour sacré et dont les Gardiens " Assassen " protégeaient !?
Ce qui est certains c'est que le témoignage de Féraud n'a pas fait disparaître celui de Daumas puisque nous avons un dernier témoignage qui nous éclaire un peu plus .
🔶Azzedine Meddour (1947- 2000), originaire de Sidi Aïch, est un auteur et réalisateur de plusieurs films et documentaires dont le documentaire en tamazight “La Légende de Tiklat”, 1992 , que je n'ai malheureusement pas réussi à trouver.
Il est aussi l'auteur d'un livre qui s'intitule " Dernières nouvelles " parut en 2001. Dans ce livre il nous rapporte les paroles de Slimane Hachi directeur du Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques (C.N.R.P.A.H).
Voilà ce qui est écrit :
💡Slimane Hachi :« [...] Le général Damas, a-t-il donc marché dans une légende ? Il y a quelques jours, quelqu’un m’appela à Alger et me pressa de le rejoindre à Timalou. «J’ai une chose importante à t’apprendre», me dit-il au téléphone.
J’ai longuement insisté pour savoir de quoi il s’agissait pour éviter ainsi un long déplacement, mais rien à faire. «Je ne peux en dire plus jusqu’à ton arrivée», me répéta-t-il plusieurs fois. Lorsque la personne me reçut chez elle, elle préféra garder d’abord l’anonymat, puis me fit le récit suivant que lui avait fait à son tour un vieux paysan dont il me cacha l’identité :
«Un jour, alors que nous étions en train de sarcler le champ du colon, un convoi militaire surgit brusquement et s’immobilisa devant nous. Un prêtre sortit du premier véhicule et vint tout droit vers nous pour nous demander de nous en aller : «Votre journée sera comptabilisée», nous assura-t-il. Le soir même, un des nôtres vint nous raconter qu’il avait épié le mouvement des soldats et qu’à la tombée de la nuit, il aperçut des hommes émerger d’un sous-sol, portant chacun des choses apparemment lourdes.
Deux camions furent ainsi chargés, nous confia-t-il. Le lendemain, malgré le mal que se donnèrent les soldats pour effacer toute trace, nous avons retrouvé sans grande peine la terre fraîchement remuée. Quelques jours plus tard, un petit groupe des nôtres tenta l’aventure de nuit. Après avoir creusé longuement, ils découvrirent deux grandes dalles qui donnent accès à une rampe d’escaliers interminables. A la faveur des lampes à huile, ils ne pouvaient aller bien loin, mais sur le chemin du retour, ils ramassèrent sur les marches des pièces en or, d’autres en argent.
«Là s’arrêtait l’histoire du vieux paysan», me dit-il. Puis, contenant son émotion, mon interlocuteur ajouta : «Voilà quinze ans que je cherche cette entrée, et aujourd’hui je viens de la situer.»
En quittant le monsieur, je trouvais d’abord son histoire peu vraisemblable… Une histoire qui lui a été racontée par un vieux il y a longtemps, et que d’autres lui ont contée.
De nouveau, un trésor, des pièces en or qu’il n’a jamais vues… En un mot une légende… Mais en même temps, je trouvais son histoire captivante. Et puis, les légendes ne naissent jamais de rien, il y a toujours à leur racine un germe de vérité. De plus, le monsieur qui me fit venir chez lui est une personne adulte, soixante ans passés, en pleine possession de tous ses moyens. Ce n’est pas non plus quelqu’un qui est dans le besoin, c’est un entrepreneur et sa demeure témoigne bien de son aisance. »💡
Daumas voulait se vanter de cette découverte à travers son livre en y ajoutant de faibles indices qu'il aurait pu recueillir à l'intérieur de la ville. Son gouvernement qui a eu un accès exclusif à ses écrits en a profité des années plus tard pour mettre la main sur son trésors...
Inutile d'en rajouter plus, je suis sûr que vous avez tout comme moi mille et une questions qui s'agitent,... A vous d'apporter votre contribution et vôtre analyse de ses témoignages.
Ceci dis je vous souhaite une bonne soirée et un bon début d'aventure à la Indiana Jones 😎 !
Verbe & Racine
🔹Première partie :
https://www.elmesmar.fr/2019/08/firmus-le-prince-rebelle-sur-les-traces.html
🔹Deuxième partie :
https://www.elmesmar.fr/2019/08/deuxieme-partie-firmus-le-prince.html
Sources :
🔹Encyclopédie Berbère
🔹Ammien Marcellin, Jornandès, Frontin (Les stratagèmes), Végèce, Modestus ...
🔹Esquisses historiques sur la Mauritanie Césarienne et Iol Cæsarea (Cherchel): par MM. B. de Verneuil et J. Bugnot
🔹Moeurs et coutumes de l'Algérie : Tell, Kabylie, Sahara / par Daumas Eugène et Fabar
🔹Richesse Minerale de L'Algerie: Accompagnée D'Eclaircissements Historiques Sur Cette Partie de L'Afrique Septentrionale, Volume 1 par Henri Fournel.
🔹Dernières nouvelles de Azzedine Meddour

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