#Chronique de Amin Zaoui en réponse aux abrutis ; ceux qui veulent remplacer le français avec de l'anglais !
La GUERRE entre le FRANĂAIS et l'ANGLAIS en terre d'APULĂE sur un fond ISLAMIQUE
Le français et la culture française des LumiÚres ne sont pas la propriété du systÚme politique français, ils sont un patrimoine méditerranéen et universel. Le français restera notre accÚs à la pensée humaine à travers les belles traductions. Dans cette langue on a découvert les richesses universelles allemandes, américaines, russes, japonaises, chinoises et autres. Ceux qui combattent le français oublient que l'anglais est présent à l'école algérienne à partir de la premiÚre année du collÚge, et tant mieux.
Une fois de plus, en un demi-siĂšcle d’indĂ©pendance, un peu plus, voici l’AlgĂ©rie qui se rĂ©veille sur les tambours battants d’une nouvelle guerre linguistique dĂ©clarĂ©e. C’est un nouvel Ă©pisode d’un feuilleton de guerres linguistiques qui a rongĂ© l’Ă©cole, la classe politique, les intellectuels et mĂȘme les mosquĂ©es ! Cette nouvelle guerre, en plein Hirak, est dĂ©clenchĂ©e entre le français et l’anglais ! La guerre de Cent ans est dĂ©clarĂ©e sur la terre d’ApulĂ©e, de Mammeri, de Moufdi Zakariya, de Si Mhand U Mohand, d’El-Khaldi, de Kateb Yacine, de Mohammed Dib, d’Assia Djebar, de Benguitoune…
Comme au temps de la fiĂšvre de l’arabisation des annĂ©es 1970, les milices du populisme anglophile et leurs canons sont orientĂ©s vers l’Ă©cole algĂ©rienne. Cette fois-ci, ils veulent commencer par le haut, par l’universitĂ© ! “Anglophoniser” les douktours, “anglophoniser” les savants qui n’arrivent mĂȘme pas Ă fabriquer une aiguille pour rapiĂ©cer leurs pantalons ! Ă peine le dossier de l’arabisation fermĂ© sur une catastrophe multiple idĂ©ologique et pĂ©dagogique, aprĂšs la “frĂ©risation” de l’Ă©cole algĂ©rienne, que voilĂ une autre guerre idĂ©ologique dĂ©clenchĂ©e; une autre tentative d’engouffrer encore plus l’Ă©cole dans l’islamisation. Dans cette guerre linguistique sous la banniĂšre anglaise, on ne cherche ni la science qui nous dĂ©pose sur la lune ni la littĂ©rature de Shakespeare qui nous mĂšne Ă Paul Auster !
En rĂ©alitĂ©, la guerre dĂ©clarĂ©e, dans les annĂ©es 1970, contre le français, et au nom de l’arabisation, Ă©tait une guerre politique contre tamazight. La seule langue qui dĂ©range la classe politique algĂ©rienne c’est bel et bien tamazight ! Tamazight depuis l’indĂ©pendance fut la cible de deux ennemis ; d’un cĂŽtĂ© le courant du panarabisme baĂąthiste qui la considĂšre comme sĆur jumelle du français, et de l’autre cĂŽtĂ©, le courant des islamistes (les frĂšres musulmans et leurs dĂ©rivĂ©s) qui considĂšrent tamazight comme langue d’impies, et de ce fait, menace l’islam en AlgĂ©rie.
Les partisans de l’arabisation ne cherchaient pas la promotion de la langue avec laquelle Ă©crivait Ibn Rochd, Al MaĂąrri, Arrawandi, El-Mutanabbi, Adonis, Mahmoud Darwich et tous les autres impies “zanadiqa”, ils cherchaient plutĂŽt Ă implanter une idĂ©ologie Ă travers cette langue, l’idĂ©ologie des frĂšres musulmans et de la “salafiyya”. Ils voulaient faire passer Ă travers l’arabe, et ils ont rĂ©ussi, les idĂ©es de Sayyid qotb, d’Ibn Timiyya, de Youcef al Qaradaoui, de Ăid Al-Qarni….
Cet appel au remplacement du français par l’anglais a Ă©tĂ© lancĂ© par les baĂąthistes, dans les annĂ©es 1990. Les partisans du remplacement du français par l’anglais pensent que cette derniĂšre, c’est-Ă -dire l’anglais, est la porte magique du “progrĂšs”, le tapis volant vers la “science technologique”. Ces partisans de l’anglais oublient que de nombreux pays africains, nos voisins, sont noyĂ©sdans le sous-dĂ©veloppement malgrĂ© avoir choisi, il y a belle lurette, la langue de Shakespeare comme langue nationale et officielle Ă l’image du Nigeria,du Soudan,du Kenya, de l’Ouganda, du Ghana, du Zimbabwe, de la Sierra Leone, du Lesotho, du Botswana...
L’anglais n’a pas sauvĂ© les populations de ces pays de la famine, des maladies, de la pauvretĂ©, de la violence, des guerres tribales. La langue anglaise n’a pas libĂ©rĂ© ces populations des pouvoirs politico-financiers corrompus. Le remplacement du français par l’anglais dans l’Ă©cole algĂ©rienne serait un nouveau dĂ©sastre pour l’Ă©ducation nationale et pour l’universitĂ©. Comment peut-on imaginer l’enseignement d’une langue, en l’occurrence l’anglais, dans un pays qui est l’AlgĂ©rie oĂč il n’y a ni conditions matĂ©riels, ni compĂ©tences pĂ©dagogiques, ni encadrement humain, ni bain linguistique !
Le remplacement du français par l'anglais est une aventure politicarde orchestrĂ©e par les islamo-baĂąthistes, la nouvelle gĂ©nĂ©ration des milices de “l'arabisation”, afin d’enterrer le dernier souffle d’ouverture parvenant Ă travers le français. La langue française en AlgĂ©rie est une rĂ©alitĂ© historique, sur le plan culturel comme sur le plan dĂ©mographique. Il y a dix millions de citoyens algĂ©riens qui utilisent cette langue dans leurs transactions Ă©conomiques, culturelles, artistiques, touristiques et autres. Certes, les AlgĂ©riens ont algĂ©rianisĂ© le français !
La communautĂ© algĂ©rienne vivant en France ou au QuĂ©bec qui dĂ©passe les cinq millions est un capital humain important, un vif pont vers l’autre, sur lequel il faut miser pour un renouvellement Ă©conomique, une nouvelle AlgĂ©rie plurielle et en bonne santĂ© politique et culturelle. Nul ne peut nier que l'AlgĂ©rie est le premier pays francophone aprĂšs la France, mĂȘme si elle n'est pas membre de l'Organisation internationale de la Francophonie.
Nul ne peut nier que les Ă©crivains et les intellectuels algĂ©riens francophones, toutes gĂ©nĂ©rations confondues, crĂ©ent en littĂ©rature, au cinĂ©ma, thĂ©Ăątre, une production exceptionnelle. Depuis la gĂ©nĂ©ration de Mohammed Dib, Mammeri, Kateb Yacine, en passant par Assia Djebar, Mohamed Arkoun, Rachid Mimmouni, Tahar Djaout et jusqu’Ă Kamel Daoud, Boualem Sansal, Salim Bachi, Anouar Benmalek, Yasmina Khadra… cette production intellectuelle, littĂ©raire et artistique reprĂ©sente l’image universelle de l’AlgĂ©rie.
Le français et la culture française des LumiÚres ne sont pas la propriété du systÚme politique français, ils sont un patrimoine méditerranéen et universel. Le français restera notre accÚs à la pensée humaine à travers les belles traductions. Dans cette langue on a découvert les richesses universelles allemandes, américaines, russes, japonaises, chinoises et autres. Ceux qui combattent le français oublient que l'anglais est présent à l'école algérienne à partir de la premiÚre année du collÚge, et tant mieux.
Les partisans de l'enseignement de l'anglais ne cessent de scander que le français est la langue de la colonisation, oubliant que l'anglais est la langue de l'impĂ©rialisme amĂ©ricain qui a dĂ©truit l'Irak et dĂ©vastĂ© la Syrie, qui a dĂ©clarĂ© JĂ©rusalem capitale d'IsraĂ«l malgrĂ© l’opposition de l'ensemble des pays de l’Union europĂ©enne, y compris la France. L'AlgĂ©rie d’aujourd'hui n'est pas une colonie française, elle est une colonie de sous-dĂ©veloppement, de la corruption et des corrompus.
Un max de partage
A. Z.
aminzaoui@yahoo.fr
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Chronique La GUERRE entre le FRANĂAIS et l'ANGLAIS en terre d'APULĂE sur un fond ISLAMIQUE
La RĂ©daction