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L'Algérie et la Science

La Rédaction
Les sciences au Maghreb central résultent de l'ensemble des productions savantes et des échanges scientifiques de l'Algérie médiévale(viiie au xvie siècles) puis de la régence d'Alger (Al Jaza'ir) (après le xvie siècle). En effet bénéficiant des apports d'Al Andalus, de l'orient musulman, de l'Europe et de l'Afrique subsaharienne, cette période de l'histoire de l'Algérie est celle d'échanges scientifiques et culturels intenses. Deux cités se distinguent particulièrement : Béjaïa et Tlemcen ; qui vont jouer le rôle de véritables métropoles et de carrefour sur le plan des sciences.

Outre l'astronomie, la médecine, les sciences religieuses, la sociologie et l'histoire ; les mathématiques vont connaitre un essor important à cette époque. C'est en effet de Béjaïa que le savant italien Leonardo Fibonacci importe les chiffres arabes en Europe, en particulier dans une Italie médiévale encore dominée par la numération romaine.

Contexte Historique :
Depuis le début du Moyen Âge, et la conquête musulmane de l'Afrique du Nord, deux pôles scientifiques principaux s'affirment et soumettent le Maghreb central à une concurrence rude sur le plan des savoirs. L'un à l'est structuré autour des villes de Kairouanet Mahdia ; l'autre à l'ouest autour de Fès, et Marrakech mais aussi Cordoue en Al Andalus. Divers cités comportant un milieu intellectuel actif vont émerger au Maghreb central durant cette période : Tahert, Tlemcen, Tubna, M'sila, Achir, la Kalâa des Béni Hammad et Béjaïa.

L'effondrement de l'autorité des Omeyyades en Afrique du Nord, se traduit par l'apparition de divers principautés, dont la principale au viiie siècle est le royaume rostémide (en 762), ayant pour capitale Tahert, en concurrence avec les Ifrenides de Tlemcen. Ce royaume disparaît lors de l'établissement de l'Empire Fatimide, puis des Zirides au xe siècle. Les Zirides fondent divers cités au Maghreb central, Achir, Alger, Médea ; deux branches parentes des Zirides fondent les villes de Grenade en Espagne (Zirides du royaume de Grenade) et de la Qal'a des Béni Hammad(Hammadides) en Algérie. Ces derniers établissent leur capitale à Béjaïa au xie siècle.

À partir du xiie siècle Tlemcen et Béjaïa deviennent prépondérantes dans les échanges intellectuels ; elles tirent parti de leur prospérité et de leur position sur le plan politique. Tlemcen, l'ancienne Pomariaromaine, outre son passé de capitale ifrenide (765-1066) elle devient celle du royaume zianide (1235-1556). Elle est alors surnommée la « Grenade d'Afrique » (par analogie à la prestigieuse cité andalouse) ou encore la « perle du Maghreb 》.

Béjaïa, l'antique Saldae, est l'ancienne capitale du royaume hammadide (1014-1152) ; c'est alors une cité prestigieuse, carrefour des caravanes venues d'Afrique ou d'Orient, mais également des navires venus des ports européens et andalous. La ville voit même à cette époque s'installer un dialogue inter-religieux entre les mondes chrétiens et musulmans. Par la suite Béjaïa devient le siège d'un émirat - « royaume de Bougie » - dissident et indépendant au sein des possessions hafsides du xiiie au xvie siècles ; quand elle n'est pas considérée comme une seconde capitale par ces derniers (après Tunis).

Un rôle productif et un carrefour scientifique :


Du ixe siècle au xve siècle, les sciences ; notamment celles dérivées des mathématiques (astronomie, calculs fractionnaires et algorithmes appliqués aux héritages, algèbre, géométrie et artisanat) vont connaître un essor au Maghreb central. Outre la culture d'érudition des grandes cités et de leur savants, l'essor est en bonne partie dû à la circulation des hommes de science au sein du monde musulman et de l'occident méditerranéen qui amène à l’interaction et à l'émulation des savoirs. Les sciences du calcul et l'algèbre occupent une place importante à Béjaïa, les connaissances locales sont transmises à travers divers savants européens du Moyen Âge tardif et de la Renaissance. C'est le cas de Fibonaccidont la suite fut inspirée par les calculs des apiculteurs de la région de Béjaïa ou dans une version alternative par un problème local de comptage des lapins. Outre le mathématicien Fibonnacci (1170-1240), l'algébriste andalou Al Qurashi (mort vers 1184) y trouve refuge après la reconquista, le philosophe catalan Raymond Lulle (mort en 1315) vient y confronter ses idées philosophiques avec les savants locaux, et enfin le sociologue Ibn Khaldoun (1332-1406) en devient hadjeb(premier ministre).

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