Autre signe du destin : le beau-frère du jeune Pierre Bellemare n'est autre que Pierre Hiegel, à l'époque programmateur à Radio Luxembourg. Il l'embauche à 18 ans. Quand on tombe comme ça tout petit dans la marmite… Mais la rencontre décisive sera celle de Jacques Antoine, un de ces créateurs pionniers de la télé, qui inventera tout ou presque, de « La Tête et les Jambes » à « Fort Boyard », en passant par « L'Académie des neuf » et le cultissime « Schmilblick ».
Et voilà comment Pierre Bellemare va ensuite côtoyer quasiment toutes les légendes de la télé de papa. Lui qui a commencé par animer Télé Match avec Roger Couderc en 1954 (eh oui, le mythique commentateur du rugby des grandes années !) se retrouvera ensuite aux côtés de Christophe Dechavanne, Laurent Cabrol ou Julien Courbet : peu d'animateurs ont ainsi pu survoler trois générations de téléspectateurs, une longévité stratosphérique qui s'étale donc sur près de 70 printemps, de l'aube de la télé en 819 lignes, à chaîne unique et en noir et blanc, au big bang de numérique ! Au passage, c'est lui, qui après un voyage aux États-Unis, en 1957, rapporte la technique du prompteur, qui ne tardera pas à s'imposer.
Les heures de gloire de Pierre Bellemare se situent entre 1960 et 1980. Il anime tout, il est partout. « La Caméra invisible », « Pas une seconde à perdre », « Histoires vraies », « Pièces à convictions ».
Pierre Bellemare, qui était « né » à la radio, restera aussi un homme de radio toute sa vie ; Dès 1955, avec Jacques Antoine, il anime l'émission « Vous êtes formidable », qui proposait aux auditeurs de venir en aide aux sans-abri… Et oui, c'était il y a plus de 60 ans !
Mais surtout, c'est à la radio que Pierre Bellemare va faire éclater son plus grand talent : celui de raconteur d'histoires. Qui fait qu'aujourd'hui, on reconnaît sa voix dès les premières intonations. Et surtout, que l'on tend aussitôt l'oreille. Car il n'avait pas son pareil pour faire mijoter le mystère, pour tenir l'auditoire en haleine, pour nous faire piaffer et saliver en attendant la suite.
Et il a raconté de tout, Pierre Bellemare, des histoires drôles et des histoires atroces, des affaires authentiques et de vraies balivernes. Son jardin de prédilection, c'était l'inépuisable matière vivante des faits divers qui chaque jour à travers le monde, bâtissent des scénarios improbables, que même les écrivains les plus tordus n'oseraient imaginer !
Des histoires racontées à la veillée ou au petit matin, et que l'on pouvait déguster au fil d'une cinquantaine de bouquins où les récits de Pierre Bellemare sont recueillis, souvent par thématiques : les femmes tueuses, les enfants criminels, les assassins diaboliques, les chasses à l'homme, les chasses au trésor, les enquêtes insensées, les milliardaires assassins ou les toubibs sanglants…
Et puis, comme beaucoup d'animateurs, Pierre Bellemare a connu une période où il était bien moins à la mode… Le hasard veut que, en 1987, sur un vol du Concorde, il croise le producteur américain d'un concept qui était alors inconnu en France : le téléshopping !
L'inoxydable Pierre Bellemare fait alors un come-back, au milieu des moulinettes électroniques et des couteaux à découper dans les coins. Il est moqué, mais qu'importe, il est de nouveau au centre du jeu télévisuel, et de nouveau, les chaînes se l'arrachent !
Voilà comment Pierre Bellemare est devenu une sorte d'icône du petit écran. La jeune génération écarquille les yeux devant ce monsieur toujours courtois et élégant, malicieux en diable, jamais à court d'idées, bourré d'humour, ne crachant pas sur l'autodérision. D'autant que, contrairement à certains de ses imbuvables confrères, Pierre Bellemare est un homme affable et attachant.
Ainsi, pendant 20 ans, il sera une des légendaires « Grosses têtes » de la bande à Bouvard, sur RTL. Il est chroniqueur dans la fofolle émission « Coucou, c'est nous » de Christophe Déchavanne. Jusqu'en 2011, à 82 ans, il est juge arbitre dans le jeu de Julien Courbet « En toutes lettres » sur France 2. Et vient même raconter des histoires malicieuses dans l'émission de Cyril Hanouna, sur Europe, jusqu'en 2015.
C'est sans doute justement parce qu'il avait toujours cet enthousiasme juvénile et cette gourmandise coquine pour raconter des histoires que Pierre Bellemare a pu faire un pied de nez à la vieillesse. Sa toute dernière histoire se termine bien tristement pour nous.
Autre signe du destin : le beau-frère du jeune Pierre Bellemare n'est autre que Pierre Hiegel, à l'époque programmateur à Radio Luxembourg. Il l'embauche à 18 ans. Quand on tombe comme ça tout petit dans la marmite… Mais la rencontre décisive sera celle de Jacques Antoine, un de ces créateurs pionniers de la télé, qui inventera tout ou presque, de « La Tête et les Jambes » à « Fort Boyard », en passant par « L'Académie des neuf » et le cultissime « Schmilblick ».
Et voilà comment Pierre Bellemare va ensuite côtoyer quasiment toutes les légendes de la télé de papa. Lui qui a commencé par animer Télé Match avec Roger Couderc en 1954 (eh oui, le mythique commentateur du rugby des grandes années !) se retrouvera ensuite aux côtés de Christophe Dechavanne, Laurent Cabrol ou Julien Courbet : peu d'animateurs ont ainsi pu survoler trois générations de téléspectateurs, une longévité stratosphérique qui s'étale donc sur près de 70 printemps, de l'aube de la télé en 819 lignes, à chaîne unique et en noir et blanc, au big bang de numérique ! Au passage, c'est lui, qui après un voyage aux États-Unis, en 1957, rapporte la technique du prompteur, qui ne tardera pas à s'imposer.
Les heures de gloire de Pierre Bellemare se situent entre 1960 et 1980. Il anime tout, il est partout. « La Caméra invisible », « Pas une seconde à perdre », « Histoires vraies », « Pièces à convictions ».
Pierre Bellemare, qui était « né » à la radio, restera aussi un homme de radio toute sa vie ; Dès 1955, avec Jacques Antoine, il anime l'émission « Vous êtes formidable », qui proposait aux auditeurs de venir en aide aux sans-abri… Et oui, c'était il y a plus de 60 ans !
Mais surtout, c'est à la radio que Pierre Bellemare va faire éclater son plus grand talent : celui de raconteur d'histoires. Qui fait qu'aujourd'hui, on reconnaît sa voix dès les premières intonations. Et surtout, que l'on tend aussitôt l'oreille. Car il n'avait pas son pareil pour faire mijoter le mystère, pour tenir l'auditoire en haleine, pour nous faire piaffer et saliver en attendant la suite.
Et il a raconté de tout, Pierre Bellemare, des histoires drôles et des histoires atroces, des affaires authentiques et de vraies balivernes. Son jardin de prédilection, c'était l'inépuisable matière vivante des faits divers qui chaque jour à travers le monde, bâtissent des scénarios improbables, que même les écrivains les plus tordus n'oseraient imaginer !
Des histoires racontées à la veillée ou au petit matin, et que l'on pouvait déguster au fil d'une cinquantaine de bouquins où les récits de Pierre Bellemare sont recueillis, souvent par thématiques : les femmes tueuses, les enfants criminels, les assassins diaboliques, les chasses à l'homme, les chasses au trésor, les enquêtes insensées, les milliardaires assassins ou les toubibs sanglants…
Et puis, comme beaucoup d'animateurs, Pierre Bellemare a connu une période où il était bien moins à la mode… Le hasard veut que, en 1987, sur un vol du Concorde, il croise le producteur américain d'un concept qui était alors inconnu en France : le téléshopping !
L'inoxydable Pierre Bellemare fait alors un come-back, au milieu des moulinettes électroniques et des couteaux à découper dans les coins. Il est moqué, mais qu'importe, il est de nouveau au centre du jeu télévisuel, et de nouveau, les chaînes se l'arrachent !
Voilà comment Pierre Bellemare est devenu une sorte d'icône du petit écran. La jeune génération écarquille les yeux devant ce monsieur toujours courtois et élégant, malicieux en diable, jamais à court d'idées, bourré d'humour, ne crachant pas sur l'autodérision. D'autant que, contrairement à certains de ses imbuvables confrères, Pierre Bellemare est un homme affable et attachant.
Ainsi, pendant 20 ans, il sera une des légendaires « Grosses têtes » de la bande à Bouvard, sur RTL. Il est chroniqueur dans la fofolle émission « Coucou, c'est nous » de Christophe Déchavanne. Jusqu'en 2011, à 82 ans, il est juge arbitre dans le jeu de Julien Courbet « En toutes lettres » sur France 2. Et vient même raconter des histoires malicieuses dans l'émission de Cyril Hanouna, sur Europe, jusqu'en 2015.
C'est sans doute justement parce qu'il avait toujours cet enthousiasme juvénile et cette gourmandise coquine pour raconter des histoires que Pierre Bellemare a pu faire un pied de nez à la vieillesse. Sa toute dernière histoire se termine bien tristement pour nous.
Emmanuel Macron : «Pierre Bellemare aura marqué de son empreinte unique l'histoire de la radio et de la télévision françaises et accompagné plusieurs générations de Français avec ce timbre, ce débit, ce visage devenus familiers et que les imitateurs croquaient avec affection», a salué le président de la République dans un communiqué.
Françoise Nyssen, ministre de la Culture a rendu hommage à ce «pionnier de la radio et de la télévision modernes, conteur inoubliable d'histoires extraordinaires», sur son compte Twitter.
Laurent Guimier, le nouveau patron d'Europe 1, où a longtemps officié Pierre Bellemare, a salué la mémoire de «l'inventeur de la radio moderne, voix historique, pilier de la famille Europe 1».
Pierre Lescure, ancien patron de Canal +, a salué «une vie d'histoires racontées comme personne, de sa voix reconnaissable entre toutes»
Michel Drucker : «Avant de révolutionner la télévision, Pierre Bellemare a révolutionné la radio. Dans les années 50 et 60, les plus grandes stars, c'étaient les animateurs radio», a réagi l'animateur.
Jean-Pierre Foucault : il a salué «l'inventeur génial à la radio et à la télé, passionné jusqu'au bout, exemple pour des générations de jeunes talents. Au revoir cher Pierre. Vous êtes formidable !», en référence au nom de l'émission à succès de Pierre Bellemare, créée en 1956.
par Dominique Delpiroux/source : La Dépèche