« Je suis lĂ pour vous, pas comme d’autres qui sont la pour leurs intĂ©rĂȘts » est de redondance quasi historique pour toutes Ă©lections en AlgĂ©rie, du village au prĂ©sidentielle. Une nouveautĂ© fait son entrĂ©e, celle de se lĂ©gitimer par le biais de « la naĂŻvetĂ© du nouveau dĂ©barquĂ© ». L’expression adĂ©quate de chez nous Ă©tant trop vulgaire, une explication du mĂȘme sens fera l’affaire. Les limbes Ă©tant la salle d’attente de l’enfer, selon une certaine croyance, tous ceux qui s’y trouvent ont les mains souillĂ©s. Il est donc trĂšs Ă©vident que nul ne peut survivre naĂŻvement dans un milieu connu pour ĂȘtre l’un des plus toxiques. Il est encore plus Ă©vident que la naĂŻvetĂ© autoproclamĂ©e, si certains peuvent y croire, reste plus un argument contre car pour faire avancer les choses dans un circuit rodĂ© sur le vice au pluriel, la connaissance des rodages n’est pas une optique mais une nĂ©cessitĂ©. Ceci transpose le premier caillou qui fait que les gens mis en Ă©vidence ne sont que la partie visible de l’ « Isberg ». Le deuxiĂšme caillou ; c’est que « les naĂŻfs » sont l’invention des gens qui ont fait rodĂ© les circuits du systĂšme. La bataille pour le changement miroitĂ©e se fait donc entre des gens qui se connaissent trĂšs bien et dont les intĂ©rĂȘts reste les mĂȘmes.
Le changement se rĂ©flĂ©chi et s’assume, en attendant prenez un caillou.
par DAHMANI Ali et illustration L'Homme Jaune