L'actualité cyber s'agite autour d'une capture d'écran du portail CHEOPS (Police nationale ) circulant sur Telegram Messenger. Les attaquants y affichent leurs identifiants dans les champs de connexion avec le message "WE ARE STILL HERE".
Si l'image est symbolique, une analyse à froid s'impose pour distinguer le bruit médiatique de la réalité technique.
🔍 L'analyse des faits : Ce que la preuve nous dit (et ne nous dit pas)
En s'appuyant sur les observations partagées notamment par Baptiste Robert , plusieurs points techniques cruciaux sont à retenir :
- L’accès au réseau vs l’accès aux données : Le domaine CHEOPS n’étant pas exposé sur l’internet public, la capture prouve une intrusion dans le réseau interne (via VPN compromis, rebond ou terminal infecté). C'est un incident sérieux, mais une intrusion réseau n'est pas une compromission applicative, car il y a bien des serveurs par application et peut-être une segment réseau avec des règles de gestion de flux plus laborieuse.
- L'absence de session authentifiée : En cybersécurité, la preuve de concept (#PoC) d'une intrusion réussie est une capture d'écran post-authentification. Ici, nous ne voyons qu'une mire de login. Sans preuve d'accès aux bases de données ou au dashboard interne, l'exfiltration massive reste une hypothèse non confirmée.
- Le vecteur probable : Ce mode opératoire ressemble souvent à l'utilisation de logs d'#infostealers (Identifiants volés sur un poste de travail) plutôt qu'à une faille 0-day complexe.
🟥Pourquoi cette communication des hackers est "faible" ?
Pour un analyste #SOC ou un #RSSI, cette stratégie de communication manque de substance. Si l'objectif était la pression maximale ou l'extorsion, les attaquants auraient publié des arborescences de fichiers ou des extraits de tables SQL.
Afficher un message sur une page de login est une technique de "defacement" léger, visant davantage à générer de l'influence (#Hacktivisme) qu'à prouver une maîtrise totale du #SI.
Oui, l'incident est grave : il révèle une vulnérabilité dans l'étanchéité des accès distants ou la sécurité des postes de travail des agents. Non, il ne faut pas céder au catastrophisme : une mire de connexion n'est pas une base de données.
La vigilance reste de mise, mais l'expertise doit primer sur l'émotion numérique.
#Cybersécurité #CyberAttaque #PoliceNationale #Infosec #CHEOPS #AnalyseCyber
