La foule – mĂȘme celle qui se croit Ă©veillĂ©e – regarde les missiles iraniens comme on regarde un feu d’artifice.
Elle se sent rassurée.
Elle croit que l’Iran se dĂ©fend.
Elle imagine qu’il frappe fort, qu’il frappe juste, qu’il tient encore.
Mais c’est une illusion.
Les missiles iraniens ne sont pas le signe d’une force.
Ils sont le signe d’un vertige.
Ils masquent une hémorragie.
Depuis trois semaines, l’Iran perd ses tĂȘtes.
Littéralement.
Général aprÚs général.
Cadres, conseillers, chefs de divisions, officiers techniques, responsables du renseignement… tous tombent, souvent avec leurs familles.
Et ce ne sont pas des pertes abstraites.
C’est l’architecture militaire et spirituelle de la RĂ©publique islamique qui s’effondre.
Croire qu’un “vivier” viendra remplacer des figures aussi centrales,
c’est ne rien comprendre Ă ce qu’est l’Iran —
un régime vertical, sacralisé, peuplé de figures historiques dont la disparition laisse un vide que rien ne comble.
Vous croyez que l’Iran rĂ©siste.
Moi, je pense qu’il tombe.
Et que d’autres assassinats sont dĂ©jĂ en cours.
Je pense que l’Ayatollah lui-mĂȘme est menacĂ©.
Et qu’il est possible — pour la premiĂšre fois — qu’il ne passe pas le mois de juin.
Pas naturellement.
Mais par la main de ceux qui ont juré de le renverser, sans le dire.
Et pendant que vous regardez le ciel…
Eux visent la tĂȘte.
✍️Par Bertrand Scholler