Umberto Eco (1932-2016) Ă©tait un philosophe, sĂ©mioticien, mĂ©diĂ©viste, et Ă©crivain italien de renommĂ©e mondiale. Son Ćuvre est marquĂ©e par une rĂ©flexion profonde sur la culture, la communication, et la place du savoir dans la sociĂ©tĂ©. En tant qu'universitaire, il a consacrĂ© une grande partie de sa carriĂšre Ă l'Ă©tude de la sĂ©miotique, qui est la science des signes et des symboles. Cependant, il est surtout connu du grand public pour ses romans, notamment Le Nom de la Rose (1980), un roman historique et philosophique qui mĂ©lange enquĂȘte policiĂšre et rĂ©flexions sur la thĂ©ologie et la connaissance.
« L’ignorance est toute autour de nous, souvent arrogante et revendiquĂ©e. Elle fait mĂȘme du prosĂ©lytisme. Elle est sĂ»re d’elle, elle proclame sa domination par la bouche Ă©troite de nos politiciens. Et le savoir, fragile et changeant, toujours menacĂ©, doutant de lui-mĂȘme, est sans doute un des derniers refuges de l’utopie. (...) Le savoir, c’est ce dont nous sommes encombrĂ©s et qui ne trouve pas toujours d’utilitĂ©. La connaissance, c’est la transformation du savoir en une expĂ©rience de vie. »N’espĂ©rez pas vous dĂ©barrasser des livres
Dans la citation extraite de son livre N’espĂ©rez pas vous dĂ©barrasser des livres (2009), Eco dĂ©nonce l'arrogance de l'ignorance, qui est souvent promue par des politiciens ou des figures publiques qui la glorifient. Selon lui, l'ignorance ne se cache plus, mais se prĂ©sente avec assurance, cherchant mĂȘme Ă imposer ses vues aux autres (le prosĂ©lytisme). En contraste, le savoir, bien que prĂ©cieux, est dĂ©crit comme fragile, changeant et souvent menacĂ©. Il reprĂ©sente un refuge pour l'utopie, car il permet de remettre en question les certitudes. Cependant, Eco distingue entre le "savoir" et la "connaissance" : le savoir est une accumulation d’informations qui n'a pas toujours d'utilitĂ© pratique, tandis que la connaissance est l’assimilation de ce savoir Ă travers l’expĂ©rience de vie, ce qui lui donne un sens plus profond.
Quelques Ćuvres majeures d'Umberto Eco :
1. Le Nom de la Rose (Il nome della rosa, 1980) – Un roman historique et philosophique situĂ© au Moyen Ăge, qui explore les tensions entre foi et raison.
2. Le Pendule de Foucault (Il pendolo di Foucaul, 1988) – Un roman oĂč Eco se moque des thĂ©ories du complot, des sociĂ©tĂ©s secrĂštes et du mysticisme.
3. L'Ăle du jour d'avant (L'isola del giorno prima, 1994) – Une rĂ©flexion philosophique et historique sur le temps et l'espace.
4. Baudolino (2000) – Un roman historique situĂ© Ă l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale, rempli de rĂ©cits fantastiques et d'histoires inventĂ©es par son protagoniste.
5. La mystĂ©rieuse flamme de la reine Loana (La misteriosa fiamma della regina Loana, 2004) – Un rĂ©cit introspectif sur la mĂ©moire et l'identitĂ© Ă travers la redĂ©couverte de souvenirs d'enfance.
6. N’espĂ©rez pas vous dĂ©barrasser des livres (Non sperate di liberarvi dei libri, 2009) – Un dialogue avec Jean-Claude CarriĂšre, dans lequel Eco parle de l'avenir des livres Ă l'Ăšre numĂ©rique.
Eco était fasciné par la nature complexe du savoir humain et par la maniÚre dont les gens interagissent avec la culture, l'histoire, et la vérité. Sa pensée est marquée par un mélange d'érudition et de scepticisme, souvent accompagné d'un humour subtil.
Nous ne devons pas toujours affirmer que ce sont les autres qui détruisent nos livres. Nous avons largement notre part dans cet anéantissement du savoir et de la beauté.