Auteur, compositeur 🇮🇹
Le 26 janvier 1967, il se présente, peut-être à contrecœur, au Festival de Sanremo avec la chanson Ciao amore, ciao, chantée, comme c’était l’usage à cette époque, par deux chanteurs séparément : d'abord Tenco lui-même, ensuite Dalida. Selon quelques témoignages, il semble qu'initialement Tenco n'appréciait pas Ciao amore ciao, mais Dalida réussit à le convaincre de la présenter au festival.
Le premier texte de la chanson, Li vidi tornare (« Je les ai vu revenir »), était un conte autobiographique : Tenco se rappelait d'un épisode de son enfance, pendant la guerre, où il avait vu de très jeunes soldats marcher pour aller mourir au front. On lui avait demandé de changer son texte, considéré trop antimilitariste pour Sanremo.
La chanson n'est pas retenue à la soirée finale du Festival, se classant à la douzième place. Au repêchage, c'est la chanson La rivoluzione de Gianni Pettenati qui est choisie, presque imposée par le journaliste Ugo Zatterin, membre du jury qui, pour avoir forcé le repêchage de La rivoluzione (que Pettenati a chanté avec Gene Pitney, vedette internationale), se disputa avec Lello Bersani, l'un des jurés. Ayant appris la nouvelle, Tenco réagit d'abord comme si son échec n'avait pas d'importance. Ensuite, il s'est montré très en colère, refusant d'aller dîner avec Dalida et ses producteurs au restaurant Nostromo. Revenu dans sa chambre de l’Hôtel Savoy, il est par la suite retrouvé mort, une balle dans la tête, par Dalida elle-même. On trouve dans la chambre un billet écrit de sa main portant ces mots : « Je n’ai voulu que le bien au public italien et je lui ai consacré inutilement cinq ans de ma vie. Je fais ceci non parce que je suis fatigué de la vie (pas du tout), mais comme un acte de protestation contre un public qui envoie Io tu e le rose en finale et contre une commission qui sélectionne La rivoluzione. J'espère que cela servira à ouvrir des yeux… Ciao. Luigi. »
Ceci, évidemment, fait tout d'abord penser à un suicide. D’autant que Tenco avait fait l’acquisition, en novembre 1966, d’une arme pour son auto-défense, un pistolet semi-automatique Walther PPK. Toutefois, pendant plusieurs décennies, de nombreux doutes se sont accumulés sur les causes réelles de sa mort.
Peu de mois après la mort de Tenco, Fabrizio De André publie Preghiera in gennaio (Volume I) pour honorer la mémoire de son ami disparu. Ce texte, depuis des décennies, fait partie des nombreuses anthologies scolaires de littérature italienne.
Quelques années plus tard, Francesco De Gregori, évoque Tenco dans la chanson Festival. En 1974, en son honneur, est créé le « Prix Tenco », manifestation à laquelle ont participé les plus grands chanteurs. En 1972, Amilcare Rambaldi fonde à Sanremo le « Club Tenco » dans le but de réunir tous ceux qui, en recueillant le message de Luigi Tenco, se proposent de valoriser la chanson d'auteur.
🛑Src: Wikipédia