Alii-a : Une plume et un « flow » à la croisée des mondes
Né en 1994 à Obernai, au cœur de l’Alsace, rien ne prédisposait Alii-a à la musique.
Rien sinon un oncle, chanteur en Turquie : Un oncle qu’il admire.
A tel point que lors d’une visite familiale, à l’âge de 7 ans, oncle et neveu enregistrent une première chanson intitulée « Toi & Moi » a partir d’un micro de l’époque MSN MESSENGER.
Ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, quand les souris étaient encore dotées d’une grosse bille métallique et dans laquelle on essayait maladroitement de se draguer par le biais d’une webcam…quand on ne saturait pas l’interlocuteur de « wizz ».
Cette première chanson, enregistrée avec Audacity, donne au gamin l’envie d’écrire et, à l’image de son oncle, transmettre des émotions et créer du lien avec son public.
Mais comment faire pour enregistrer alors que les micros professionnels représentent un budget conséquent pour un enfant qui petit à petit entre dans l’adolescence ?
La solution que trouve Alii-a est simple : Un micro de manette Wii !
C’est de la débrouille, mais l’artiste continue à écrire, composer et surtout partager ses chansons. Avec deux potes, puis trois, puis quatre…
Sa première chanson personnelle est « la famille » : exprimant la souffrance d’un fils de parents divorcés, l’absence d’un père. Le thème est simple mais guérisseur, et surtout lui ouvre sa première scène locale lors d’une fête dans la commune de BARR : une centaine de personnes l’y applaudissent
A 14 an, Alii-a retourne visiter son oncle qui lui annonce une surprise. Il l’entraîne avec lui et lui tend un paquet cadeau : Curieux et fébrile, l’ado défait le papier : Un micro professionnel avec carte son.
C’est presque un anoblissement pour le jeune homme en larmes : Son oncle bien aimée l’admet dans la grande confrérie des artistes.
Encouragé et soutenu, le succès et les projets croissent : Clips de plus en plus professionnels, chansons de plus en plus travaillées.
Se pose alors la question de sortir un album CD.
Compliqué : de moins en moins de gens ont des lecteurs CD dans leurs voitures mais des prises USB. Qu’à cela ne tienne ! Alii-a achète donc des clefs USB et met son album dessus. 30 acheteurs maximum donc 30 clefs USB
Ce sont 2000 clefs ont été vendues.
Ce succès né du bouche à oreille et des réseaux sociaux lui permet de se faire connaître et lui donne accès aux scènes et à la presse locales.
Et c’est l’heure du premier « vrai » album intitulé « VENU D’AILLEURS ». Sa chanson principale « Annem » (« Maman » en turc) marque « une trace un beau souvenir entre mère et fils dans ce monde » selon les mots du chanteur.
Mélangeant strophes en turc et en français, cette chanson d’amour et de reconnaissance cumule, à cette heure 89 000 vues sur Youtube et laisse transparaitre, dans les deux langues, le lien unique entre un fils et sa mère. Le tout sans aucun sur-effet artificiel sur le plan musical ou celui du clip.
A tout point de vue, c’est authentique…c’est Alii-a.
La période du COVID-19 est compliquée pour Alii-a : Hospitalisé il se battra pour continuer à écrire : cette victoire lui inspire « Freestyle Hospital » et nous rappelle que « Frôler la mort n’a pas d’âge Te dire que t’es que d’passage Je pensais que Dieu punissait Que les gens qui sont pas sages ». Il nous transmet aussi ce superbe message « Pas d’abandon d’inattention […] Combattons et sourions ! ». Le thème de la chanson rappelle indéniablement « La Cité des Anges » de SINIK car les deux sons parlent excellement, de la découverte d’un monde inconnu, angoissant et de combats qui invitent à l’humilité.
Fort de cette victoire, Alii-a nous promet, avec le soutien de sa mère et de son producteur mulhousien « KX » un deuxième album « Ali-a Mon histoire » composé de 13 chansons.
Serez vous de ses premiers auditeurs, je ne sais pas. Moi j’en serai !
✍ Par Jacques Bellezit