Critique:
"Appaloosa", réalisé par Ed Harris, représente un retour bienvenu au western, un genre souvent considéré comme moribond. Le film s'ouvre sur deux "gunfights" captivants qui établissent le contrôle juridique sur une petite ville terrorisée par Jeremy Irons, ayant récemment tué le dernier shérif. Ces confrontations sont exécutées de manière cool, ajoutant une dose d'action à l'intrigue.
L'aspect le plus remarquable du film est la dynamique entre les deux protagonistes, interprétés par Ed Harris et Viggo Mortensen. Malgré une force égale, les deux hommes respectent une hiérarchie bien établie, créant une relation intrigante. L'intrigue initiale, bien que centrée sur le conflit juridique, s'éloigne rapidement pour explorer le dilemme émotionnel d'Ed Harris, qui tombe amoureux de la séduisante étrangère fraîchement arrivée en ville.
Le film se distingue par sa subtilité dans la représentation de la masculinité. Ed Harris incarne un personnage peu macho pour l'époque, montrant une rare acceptation du caractère indépendant et alerte de sa partenaire. Cette nuance ajoute une dimension intéressante au récit, dépassant les stéréotypes du genre.
L'interaction entre les deux protagonistes va au-delà des affrontements physiques et évolue vers des discussions philosophiques sur l'amour. C'est cet élément qui rend le film particulièrement attachant. La façon dont les deux hommes naviguent entre les règlements de compte tout en partageant des réflexions profondes sur la vie et l'amour apporte une richesse émotionnelle au récit.
"Appaloosa" se distingue par sa simplicité assumée, mais il est filmé avec une grande attention. Ed Harris, en tant que réalisateur, parvient à capturer l'essence du genre western tout en injectant une touche personnelle. On ressent la complicité entre les deux héros, ce qui contribue à l'authenticité du film. Dans l'ensemble, "Appaloosa" est un western sans prétention, mais son charme réside dans la manière dont il explore les relations humaines au cœur d'un paysage impitoyable, et cela grâce à la bienveillance d'Ed Harris derrière la caméra.