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4  Mai 1924 : Étienne Œhmichen et le 1er record homologué d'un hélicoptère

La Rédaction

Connaissez-vous Étienne Edmond Œhmichen ? Non n'est-ce pas ? Hé bien, c'est bien injuste...  :/

Né à Châlons-sur-Marne le 15 octobre 1884, il était le fils du colonel Frédéric Edmond Œhmichen, du 25ème régiment d'artillerie, qui deviendra directeur de l’école d'application de l'artillerie de Châlons à partir de 1891. La mort de celui-ci, en 1892, affecte énormément le petit Étienne et, pour le consoler, un de ses oncles l'emmène à l'exposition internationale de 1894 de Lyon. Il y voit des ballons et a même l'occasion de faire un vol à bord d'un de ces engins merveilleux. Et une passion naît. Jeune homme, Étienne Œhmichen monte à Paris pour y faire ses études et, en 1908, il est diplômé de l'École centrale. Éclectique, il s'intéresse surtout à l’aérodynamique, à la cinématographie, à la zoologie ou encore à la paléontologie.

Il travaille alors auprès de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques, à Belfort, puis chez Peugeot à Beaulieu-Valentigney. Il y met au point une dynamo d'éclairage pour automobiles ainsi qu'un système de démarrage des moteurs à explosion, le système "Peugeot-Oehmichen". En seulement 2 ans, de 1912 à 1914, il dépose pas moins de 12 brevets avec Peugeot.

Pendant la 1ère guerre mondiale, il est d'abord mobilisé dans l'artillerie. Mais il est vite appelé auprès du général Estienne pour résoudre le problème du manque de puissance des nouveaux chars d'assauts dont le poids du blindage est trop élevé pour les moteurs de l'époque. Il développe alors le "char Peugeot" équipé d'un nouveau type de suspension et d'une transmission électrique. Mais son char reste à l'état de prototype. Toutefois, c'est dans le cadre de cette étude qu'il développe un des appareils auxquels on associe encore son nom : Le stroboscope permettant l'étude et le réglage optique (et pas seulement acoustique) de tous les mouvements périodiques, donc bien sûr aussi des moteurs à explosion. Le brevet est déposé le 3 mars 1917 avec la SA des Automobiles & Cycles Peugeot. De lui dérivent directement les stroboscopes électriques et électroniques que nous connaissons aujourd'hui.

Il applique ensuite cette technique, combinée à la radiologie, à l'étude du vol des oiseaux et des insectes et publie en 1920 un livre révolutionnaire sur la mécanique du vol animal : "Nos maîtres les oiseaux".

La combinaison du tout l'amène aussi à étudier le vol à l'aide de surfaces portantes rotatives : En un mot, les hélicoptères !

"L'hélicoptère n° 1" de 1921 est en fait plus un hélicostat qu'un hélicoptère : Doté de de 2 grands rotors contrarotatifs pour annuler les effets de couple, l'engin consiste en fait en un canot Zodiac gonflé à l'hydrogène assurant sa stabilité et... absorbant le choc en cas de chure. Avec cet "hélicoptère n°1", Étienne effectue en 1921 un vol d'une minute à 10 mètres de hauteur. C'est un début, mais les 2 rotors à pas fixe ne permettent que la montée ou la descente : On ne peut pas encore diriger l'engin dans le plan horizontal.



Ce sera donc chose faite ce 4 mai 1924 --il y a donc aujourd'hui 98 ans ! Certes, on est encore loin des commandes de pas cyclique que nous connaissons aujourd'hui et "l'hélicoptère n° 2" n'est pas un modèle de simplicité : Il s'agit d'une grande structure tubulaire en forme de croix dont la sustentation est assurée par 4 rotors situés à chacune de ses extrémités. S'y ajoutent pas moins de 5 hélices assurant la stabilité transversale de l'engin. Et 2 hélices pour la propulsion horizontale... Et il y a enfin une 8ème hélice --outre les 4 rotors !-- qui, elle, fait office de commande de direction ! Le tout (sauf la commande de direction qui dispose de son propre moteur) est entraîné par un moteur Rhône 9R de 118 chevaux qu'on imagine légèrement surmené...

Quoi qu'il en soit, ce 4 mai 1924 à Arbouans (pays de Montbéliard, dans le Doubs), devant la presse et des représentants du ministère de l'air, Étienne parcourt en 7 minutes et 40 secondes le 1er kilomètre en circuit fermé (un triangle plus ou moins équilatéral) en hélicoptère.

Ce faisant, il établit le tout 1er record homologué par la FAI (Fédération Aéronautique Internationale) pour un "hélicoptère". Il empoche aussi au passage l'appréciable prix de 90.000 francs que celle-ci avait mis en jeu.

En tout, Étienne développera 7 hélicoptères jusqu'en 1937.

Pionnier de la biomécanique, il se verra alors confier la chaire d’aérolocomotion mécanique et biologique du Collège de France à partir de 1939. Il l'occupera jusqu'à sa mort survenue à Paris, le 10 juillet 1955.

Étienne Œhmichen, l'homme qui se défendait d'être l'inventeur de l'hélicoptère (il disait bien trop modestement : "Je ne suis pas l'inventeur de l'hélicoptère. Le seul, c'est Léonard de Vinci lorsqu'il dessina sa machine volante à aile tournante, en 1486.") est inhumé à Arbouans, le lieu de son vol historique si injustement oublié.

Par Marged Iaessour .source:fb/La petite histoire du jour

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