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Une brève histoire d'une championne

La Rédaction

Le monde du sport est en deuil. A quarante-et-un ans, Kobe Bryant est décédé ce dimanche suite à un accident d’hélicoptère en Californie. Un drame qui a également coûté la vie à sa deuxième fille, Gianna Maria-Onore, treize ans, basketteuse en herbe qui tentait de suivre les traces de son père sur les parquets. Retour sur le lien ultra puissant qui unissait les deux et sur une filiation pas comme les autres.

Elle avait parfois plus de Kobe en elle... que Kobe lui-même. Quand Kobe Bryant hésitait à transformer en film d’animation Dear Basketball, la lettre écrite par la superstar des Los Angeles Lakers sur le site The Players’ Tribune pour annoncer sa retraite et dire au revoir à ce jeu qu’il aimait tant, Gianna Maria-Onore Bryant avait réussi à le convaincre en lui rappelant ses propres principes. "Je n’avais jamais fait quelque chose comme ça et j’étais un peu inquiet mais elle m’a donné le meilleur conseil possible, expliquait-il en 2018. Nous étions à la maison en train d’en parler en famille ma petite de onze ans, Gianna, dit: 'Papa, tu nous dis toujours de poursuivre nos rêves alors... sois un homme et vas-y'. Elle avait onze ans et me disait d’être un homme! Alors je l’ai fait."


"Mambacita"
Au bout, la récompense d’un Oscar. Et une anecdote qui raconte beaucoup sur le lien puissant qui unissait Kobe Bryant à la deuxième de ses quatre filles, basketteuse en herbe elle aussi tragiquement décédée dans l’accident d’hélicoptère qui a plongé le monde de la grosse balle orange dans la détresse ces dernières heures. Gianna, qui doit son prénom aux années d’enfance de Kobe en Italie dans le sillage de son basketteur de père comme ses sœurs Natalia Diamante (dix-sept ans), Bianka Bella (trois ans) et Capri Kobe (sept mois), et que son père surnommait Gigi, était la version jeune et féminine du "Black Mamba". Pas un hasard d’ailleurs si celle qui rêvait de suivre les traces de son père sur les parquets avait hérité du surnom "Mambacita", "petite Mamba" en espagnol, donné par le paternel lui-même. "Ils ont la même façon de faire et la même mentalité", résumait Derek Fischer, ancien coéquipier du papa aux Lakers.
Sans oublier la même passion pour le basket. Celle qu’on pouvait voir prendre des tirs à l’échauffement en marge des matches de son père dans son enfance avait même rallumé ce feu chez lui après sa retraite. "Avant qu’elle ne se mette au basket, j’avais du mal à regarder des matches à la télé, confiait Kobe il y a quelques semaines dans le podcast All the Smoke des anciens joueurs Matt Barnes et Stephen Jackson pour Showtime. Maintenant qu’elle est dedans, on en regarde tous les deux tous les soirs." Alors que le quintuple champion NBA n’avait plus assisté à un match en personne depuis qu’il avait vu son maillot être retiré en 2017, on les avait aussi récemment vus en bord de terrain pour une rencontre des Lakers avec des images montrant Kobe parlant à Gianna pour lui expliquer une action qui avaient fait le tour du monde. "C’était génial car c’était la première fois que je voyais un match à travers ses yeux", s’enthousiasmait-il alors.

"Gigi devient meilleure chaque jour"
Très proches, père et fille avaient encore renforcé cette relation autour de leur amour de la grosse balle orange. Depuis sa retraite, Kobe coachait l’équipe de Gianna sur le circuit AAU – la Los Angeles Lady Mamba, également surnommée "The Mambas", où elle évoluait notamment avec la fille de l’ancien All-Star Zach Randolph –, émanation de la Mamba Academy (où les deux se rendaient pour un match lors de l’accident d’hélicoptère). Un bonheur pour celui qui admettait adorer ce temps en plus passé avec une fille qui ne lui en faisait pas voir de toutes les couleurs. "Gianna est facile à coacher, expliquait-il à Entertainment Tonight. On n’a eu aucun problème père-fille dans ce cadre. Elle est très compétitive et c’est une grosse travailleuse."


Une publication partagée par Kobe Bryant (@kobebryant) le



Fier des progrès de sa progéniture, dont il avait régulièrement placé les troupes face à des joueuses plus âgées, l’ancien MVP de la NBA les chroniquait sur des posts Instagram. "Gigi devient meilleure chaque jour", écrivait-il ainsi il y a quelques jours à peine en légende d’une séquence de sa fille en match. Quelques semaines auparavant, c’est une photo de Gigi tentant un shoot... en robe et escarpins que la légende des Lakers avait partagée avec amour. On l’avait aussi vu, dans le passé, publier une vidéo d’un un-contre-un avec Gianna dans le gymnase d'intérieur de leur maison ou encore une autre de sa fille jouant au basket... au jardin du Luxembourg à Paris.

"Ce fade a un air de famille"
La gamine avait de qui tenir et un professeur pas comme les autres. La filiation se retrouvait jusque sur le parquet. A chaque tir en "fadeaway" (en reculant en l’air) réussi par Gianna, un mouvement qu’on l’avait vu travailler dans le gymnase d’intérieur de leur maison dans une vidéo postée par papa au moment de ses onze ans, les sites spécialisés – qui avaient déjà publié plusieurs compils de son jeu – se faisaient un plaisir de le comparer avec celui de son père, spécialiste du genre. "Ce fade a un air de famille", avait-il d’ailleurs posté sur les réseaux sociaux il y a quelques mois en commentant une vidéo où elle en réussissait un.

Même sa façon de mâchouiller le haut de son maillot pendant les matches était disséqué dans un parallèle avec son père, dont c’était l’un des tics. "C’est un privilège de la voir jouer et de voir comme elle se déplace sur un parquet, certaines de ses expressions aussi... C’est fou de voir comme la génétique marche", s’en amusait Kobe en octobre dernier dans les colonnes du Los Angeles Times. Avant de l’évoquer dans des termes qui traçaient un autre parallèle: "Ce que j’aime chez Gigi, c’est sa curiosité pour le basket. Elle s’intéresse à tout. Dans des situations complexes durant un match, elle a cette faculté rare à analyser ce qui se passe et à me poser la bonne question."

"Gianna est plus comme Serena Williams ou moi"
Il y avait aussi quelque chose dans l’attitude, dans la faculté à faire taire les sceptiques. On laisse le papa raconter. "Un jour, on avait un match et Gianna fait une interception et se retrouve sur la ligne des lancers francs avec la possibilité de gagner le match, se souvenait-il pour la chaîne Fox11. C’était un tournoi et il y avait des parents et des enfants partout sur les différents terrains. Mais quand elle est arrivée sur la ligne, tout le monde est arrivé en courant vers le nôtre, comme si toute la salle savait qu’elle était là et dans cette situation. Je l’ai regardée et j’allais prendre un temps-mort pour lui donner quelques conseils et la calmer un peu. Mais je ne l’ai pas fait car je voulais voir comment elle allait se comporter dans cette situation. Tout le monde avait sorti son téléphone et la filmait. Elle a regardé tout ça, a fermé les yeux, a pris deux grandes respirations et a réussi ses lancers pour gagner le match. J’étais tellement heureux."

Et de conclure dans une sorte de comparaison avec sa plus grande fille, Natalia, joueuse de volley: "Gianna est ultra compétitive. Elles le sont toutes les deux mais Natalia va plus faire ça avec le sourire alors que Gianna est plus comme Serena Williams ou moi. Il n’y a pas de sourire, on est là pour s’occuper de notre business." Il y avait clairement du Kobe dans cette Gianna. Et des objectifs sans limite, bien dans le ton du papa. L’année dernière, sur le plateau du célèbre talk-show de Jimmy Kimmel, Kobe avait ainsi raconté cette anecdote magnifique: "Ce qui est génial, c’est quand je suis dehors et que des fans viennent me dire que je devrais avoir un fils pour perpétuer mon héritage dans le basket. Gianna vient leur dire: 'Je m’en charge'. Et je leur confirme que c’est le cas.'

Connecticut et la WNBA dans le viseur
Kobe avait alors expliqué que Gianna, déjà plus grande que sa mère depuis quelques temps, rêvait d’un futur en WNBA, dont elle avait rencontré des joueuses et coaches par l’intermédiaire de son parrain Rob Pelinka, ancien agent de Kobe et manager général des Lakers. Elle voulait d’abord rejoindre "à tout prix" l’université de Connecticut, meilleur programme de basket féminin des facs américaines avec une présence sans discontinuer au Final Four NCAA depuis 2008, et avait même rencontré le staff et les joueuses à plusieurs reprises ces derniers mois. Sur le parquet, les observateurs soulignaient sa gestuelle fluide, sa belle mobilité, son tir précis à mi-distance comme à trois points et son intensité défensive. Elle avait treize ans, du talent, un père légendaire qui l’aimait plus que tout et tout l’avenir devant elle. Le destin, tragique, en aura décidé autrement.

par Alexandre HERBINET (@LexaB) source BFM

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