Il y a 49 ans, le 9 novembre 1970, Charles de Gaulle n'est plus. A 80 ans, ce soir là, le vieil homme s'effondre dans le salon de sa demeure "La Boisserie", à Colombey-Les-Deux-Églises, petit village du département de l'Aube.
Qu'il ait été honnis par les uns (au point de l'éliminer physiquement)adulé par les autres (au point d'un culte de la personnalité indécent), le général de Gaulle reste, au moins en France, qu'on le veuille ou non, LA référence d'autorité intègre de ce qu'est un homme d'État. Ces décisions, quelles qu'elles aient été, furent toujours motivées ou déterminées par l'intérêt supérieur de l'État, de la France dont il été habité par l'Histoire qu'il ne faisait pas, lui, débuter à 1789... De 1940 à 1969 toutes ses initiatives, extérieures comme intérieures, heureuses ou malheureuses, de la Résistance au nazisme en passant par l'instauration de la Constitution de 1958, la décolonisation, le "Frexit" de L'O.T.A.N en 1966, l'indépendance nucléaire, jusqu'à l'initiative de la Participation des Travailleurs au capital de leurs entreprises en 1967... toutes n'ont eu d'autre but que celui de la place souveraine de la France dans le concert des nations et des États.
Entré dans l'Histoire par effraction un 18 juin 1940 par la magie des mots appelant un peuple fier à ne pas se résigner à la barbarie de l'occupant en lui résistant, il en est sorti un dimanche d'avril 1969 après que les français aient voté "Non" à un référendum démocratique sur la régionalisation. Pas mal pour celui que certains qualifiaient de dictateur adepte d'un "Coup d'État permanent"...!
De Gaulle, c'est les souvenirs brumeux de ma petite enfance. Je me souviens de ce jour de novembre 1970: j'avais 10 ans. Peut-être cela fût-il ma première émotion politique. Depuis, entre mythe et réalité historique, je ne peux pas me départir de cette admiration que je voue à cet homme rugueux, intransigeant, humble pour lui même, assumant l'histoire française sombre où héroïque, amoureux des mots de cette langue littéraire qu'il empruntait à Chateaubriand... C'était le temps du lyrisme politique avant qu'il ne soit massacré et tué par les discours actuels de nos élus qui parlent comme des comptables. De Gaulle, nostalgie d'un autre âge dont j'ai l'habitude d'être moqué par mes propres enfants...
J'assume.
Un chanteur l'avait dit, dans les années 68, dans une chanson dédiée à de Gaulle: "Tu le regretteras...".
Il y a 49 ans, le 9 novembre 1970, Charles de Gaulle n'est plus.
La Rédaction