Voila ce que disait AIT AHMED en Mars 2000, 10 mois après l’investiture de BOUTEFLIKA à la tête de l’Etat.
« (…) Quand j’entends Bouteflika dire qu’il y a des milliards de dollars qui attendent, je pense qu’on est en pleine supercherie. Ou en plein délire. On peut trouver des économistes géniaux qui peuvent élaborer les meilleurs plans de développement, cela n’y changera absolument rien. Mêmes les embellies pétrolières seront englouties dans la logique de prédation mafieuse qui domine dans le pays.
Car ni l’argent, ni même ces milliards dont il ne cesse de parler, ni les meilleurs projets ne permettent le développement économique et social quand le règne du droit est absent. Aucun programme, qu’il soit libéral ou non, de droite ou de gauche, ne peut être valable dans un système de non droit. Et nous sommes dans un système de non droit.
Pourquoi voulez-vous que les investisseurs étrangers ou nationaux prennent des risques pour mettre leur argent dans cette jungle ?
Et c’est là, le rapport avec la justice. Le droit, ce n’est pas de la philosophie abstraite, c’est du concret. Et la crise économique dans laquelle sombre notre société, l’absence de relance économique s’expliquent aisément par cette situation. Pour me résumer, l’Etat de droit, est l’in-put majeur qui manque à notre pays.
Or, le grand problème est que ce système dont la faillite est lisible à ciel ouvert, dont la faillite est reconnue par son représentant officiel lorsqu’il affirme que l’Etat est pourri, ce système demeure réfractaire à la mise en place d’un Etat de droit.
Cela devient criminel quand on connaît l’ampleur des problèmes sociaux, de cette paupérisation qui s’élargit au point que l’on se retrouve maintenant dans une reproduction de la société coloniale avec une petite couche aisée et tout un peuple dans la misère. C’est grave, ce régime est non seulement incapable de résoudre les problèmes des Algériens, mais il empêche également les Algériens de les résoudre par eux-mêmes. (…) »
Libre Algérie 13 au 28 mars 2000
Ce que dit Hocine Ait Ahmed de la promesse Bouteflika
La Rédaction