Le Prince est un livre dont l’aura précède la lecture. Ouvrir sa première page n’est pas une acte anodin. En effet, l’œuvre est sulfureuse : elle est réputée être le bréviaire des dictateurs ou des dirigeants cruels qui ne soucierait pas de morale dans leur politique. Ce n’est pas un hasard si l’on a tiré de son nom l’adjectif péjoratif « machiavélique« .
Mais, comme toujours, entre la réputation et la réalité, la distance est grande. Le Prince est une œuvre fondamentale : elle marque le début de la laïcisation du politique, de son autonomie par rapport à la religion. Incroyable de modernité, Le Prince retourne le rapport qui présidait autrefois au destin de la communauté politique. Ce n’est plus la religion qui édicte ce que doit faire la politique. La religion n’est plus qu’un moyen politique comme un autre.
De fait, Machiavel (1469 – 1527) n’encourage pas les dirigeants à faire le mal pour le mal. Il ne fait que présenter les mécanismes propres à la politique sans polluer son exposé de considérations morales externes.
Bref, une lecture simple et essentielle.
Point-Lecture N°03:Le Prince | Nicolas Machiavel | 1532
La Rédaction