On a beaucoup parlé ces jours-ci de
sommes d’argent que l’ex-président Sarkozy aurait reçues du régime
Kadhafi pour financer sa campagne électorale en 2007. Il est difficile
de savoir ce qu’il en est. Si les faits étaient confirmés, ce serait
effectivement très grave.
Mais il y a beaucoup plus grave de la part de Sarkozy et curieusement on n’en parle moins : la guerre qu’il a lancée en 2011 contre ce même régime Kadhafi avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, jusqu’à sa destruction et l’assassinat de Kadhafi.
Cela pose des problèmes toujours d’actualité directe, par exemple dans les cas de la Syrie, de la Birmanie (aurait-on dû y intervenir à propos du sort des Rohingya ?) : à partir de quelle ampleur de crimes ou de violations des droits de l’homme, vérifiés, et non seulement affirmés, doit-on intervenir militairement, avec ou sans l’accord de l’ONU, au lieu d’utiliser la diplomatie et la négociation ?
Massacres et « fake news » Une majorité des Français continue à penser que la guerre en Libye était justifiée par les massacres généralisés commis par le régime Kadhafi contre sa population. Il ne s’agit pas ici de défendre ce régime, probablement responsable de graves violations des droits de l’homme et de crimes, mais le problème est que ces massacres sont l’une des plus grosses « fake news » de notre époque (avec celle des Etats-Unis contre l’Irak en 2003) pour justifier une guerre ayant eu probablement d’autres motifs : c’est là la conclusion du Parlement britannique (pourquoi n’y a-t-il pas l’équivalent en France ?) dans un rapport de 2015 à ce sujet.
Les pays occidentaux, et en premier lieu Sarkozy, ont poursuivi la guerre jusqu’au bout, en violation très probable de la résolution de l’ONU
Mais il y a beaucoup plus grave de la part de Sarkozy et curieusement on n’en parle moins : la guerre qu’il a lancée en 2011 contre ce même régime Kadhafi avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, jusqu’à sa destruction et l’assassinat de Kadhafi.
Cela pose des problèmes toujours d’actualité directe, par exemple dans les cas de la Syrie, de la Birmanie (aurait-on dû y intervenir à propos du sort des Rohingya ?) : à partir de quelle ampleur de crimes ou de violations des droits de l’homme, vérifiés, et non seulement affirmés, doit-on intervenir militairement, avec ou sans l’accord de l’ONU, au lieu d’utiliser la diplomatie et la négociation ?
Massacres et « fake news » Une majorité des Français continue à penser que la guerre en Libye était justifiée par les massacres généralisés commis par le régime Kadhafi contre sa population. Il ne s’agit pas ici de défendre ce régime, probablement responsable de graves violations des droits de l’homme et de crimes, mais le problème est que ces massacres sont l’une des plus grosses « fake news » de notre époque (avec celle des Etats-Unis contre l’Irak en 2003) pour justifier une guerre ayant eu probablement d’autres motifs : c’est là la conclusion du Parlement britannique (pourquoi n’y a-t-il pas l’équivalent en France ?) dans un rapport de 2015 à ce sujet.
Les pays occidentaux, et en premier lieu Sarkozy, ont poursuivi la guerre jusqu’au bout, en violation très probable de la résolution de l’ONU
Par Daniel Lagot (Président de l’Association d’étude sur le droit international et la guerre (ADIF)
source:LE MONDE