Dans un acte rare de transparence, le chef présumé du collectif de hackers connu sous le pseudonyme de LockbitSupp a récemment fait une déclaration publique, avouant ses erreurs et reconnaissant sa chute. Dans une tribune publiée en anglais et en russe, il admet sans détour avoir été submergé par le luxe pendant des années, se complaisant dans une vie de faste avec son yacht et ses divertissements frivoles. Cependant, cette période d'opulence a pris fin brutalement lorsqu'il a constaté qu'il avait perdu l'accès à ses propres outils de piratage, supposément compromis par le FBI grâce à une faille de sécurité jusqu'alors inconnue.
Il évoque également un mobile politique, affirmant que le FBI le cible désormais pour son refus de coopérer dans une affaire concernant le comté de Fulton, liée à des allégations d'ingérence électorale impliquant l'ancien président américain Donald Trump. LockbitSupp prétend que les documents compromis contiennent des informations sensibles susceptibles d'influencer les futures élections présidentielles aux États-Unis, exprimant même son soutien personnel à Trump et critiquant vivement son successeur, Joe Biden.
Le ton de sa confession mêle une certaine arrogance à des moments de réflexion lucide, saluant les forces de l'ordre pour leur traque implacable et reconnaissant le génie de celui qui a réussi à infiltrer leurs systèmes. Il lance même une offre d'emploi déconcertante à celui qu'il suppose être à l'origine de sa chute, suggérant que ses compétences seraient mieux employées dans le secteur privé, notamment chez Prodaft, une entreprise américaine spécialisée dans la cybersécurité.
Malgré les millions de dollars amassés grâce à ses activités criminelles, LockbitSupp admet une certaine lassitude, avouant qu'il ne peut s'empêcher de continuer, car le hacking est devenu sa passion. Cette déclaration ambiguë souligne l'aspect obsessionnel de son comportement et l'insaisissable nature de sa motivation.
Un revers pour les cybercriminels
Cette confession intervient dans le sillage d'une opération policière sans précédent visant le gang de hackers Lockbit. Un nouveau site, apparemment destiné à révéler les quinze victimes de leurs attaques, a émergé en ligne, témoignant du carnage causé avant que les autorités n'interviennent. Malgré quelques arrestations, il est probable que les membres restants du groupe cherchent à reprendre leurs activités, mais les forces de l'ordre ont réussi à porter un coup sévère à leur organisation.
En fournissant des outils pour débloquer les données chiffrées par le logiciel malveillant, en saisissant des avoirs en cryptomonnaie et en sapant la réputation de Lockbit dans les cercles du crime informatique, les autorités ont envoyé un message fort : même les hackers les plus astucieux ne sont pas intouchables. Cette victoire représente un jalon dans la lutte contre la cybercriminalité, démontrant que même ceux qui opèrent depuis des recoins obscurs de la toile peuvent être traqués et traduits en justice.