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dimanche 30 juillet 2017

Evenements Café littéraire Bejaia interdiction par l'état


Café littéraire de Bejaïa:
Interdiction de la conférence de Ramdane Achab
Le pouvoir vient de franchir un pas très dangereux
Le pouvoir a réagi avec une rare violence en empêchant manu militari la conférence que devait animer le professeur Ramdane Achab au centre culturel d’Aokas, samedi 22 juillet 2017, sur le thème : Edition du livre amazigh. Pendant que le conférencier exposait méthodiquement son sujet devant une assistance très attentive, des renforts de CRS font subitement irruption dans la salle, proférant des insultes grossières et tabassant violemment certaines personnes avec leurs matraques. La salle est évacuée, la conférence suspendue à la force de la trique. Par cette brutale réaction, le pouvoir vient de montrer sa nature fasciste, confirmant à nouveau qu’il ne reculera devant aucune forme de répression pour empêcher l’éclosion d’espaces de liberté d’organisation et d’expression.
Le pouvoir vient de franchir un pas très dangereux dans son acharnement à vouloir interdire toute expression citoyenne se tenant hors circuits officiels. Encercler le centre culturel d’Aokas par une escouade de CRS pour empêcher une association locale, Azday Adelsen n’Weqqas, d’organiser des manifestations culturelles, est quelque chose d’abominable.
Non seulement le café littéraire de Bejaïa dénonce fortement l’attitude du pouvoir à travers ses représentants locaux, mais il exhorte toute la société civile et les élites intellectuelles et artistiques à se mobiliser pour exprimer leur solidarité réelle avec le café littéraire d’Aokas tout en dénonçant sans coups férir les multiples entraves dressées par les autorités pour freiner l’essor salvateur du mouvement associatif autonome.
Le café littéraire de Bejaïa tient aussi à adresser un grand salut aux nombreux manifestants venus en force pour braver l’interdiction de la conférence. Leur forte détermination a permis l’ouverture du centre culturel dont le portail a été auparavant verrouillé par les CRS. C’était d’ailleurs à cette forte mobilisation que la conférence a pu avoir lieu au nez et à la barbe des CRS pendant près d’une demi-heure avant sa brutale interruption. Elle restera dans les annales comme une belle victoire acquise de haute lutte par des citoyens croyant fermement que les libertés s’arrachent.
Soyons solidaires et nous vaincrons.

#BledChmatha #Y_en_a_marre #Urgent #LecaricaturisteTabassé


Ghilas AÏNOUCHE : « Salut à toutes et à tous ! je vais parler de l'événement d'Aokas du mieux que je peux. 
Ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est que je suis allé à Aokas pour soutenir un mouvement associatif organisateur de conférences. 
Une marche pacifique et une conférence étaient prévues. Ainsi, la police nous a empêchée de rentrer au centre culturel où devait avoir lieu la dite-conférence sur la culture amazigh. Par la suite, y eu forcing de la porte. J’étais l'un des premiers à pénétrer à l’intérieur du centre. La police a pris du recul et la conférence s’est bien tenue. Ils ont appelé les députés présents dans la salle dont Braham Bennadji, Nora Ouali et Khaled Tazaghart pour assister à une réunion devant se tenir à la daïra ou ailleurs. Quelques dix minutes après, y a eu l’intervention d’éléments de la CRS venus en force. Ils nous ont fait sortir manu militari de la salle. Comme tout le monde, j’ai pris le chemin de la porte de sortie. C'est à ce moment là qu'un des policiers m'ayant reconnu a dit : « Rkhis hada, diweh ! » Ils m'ont conduit dans une petite salle, juste à côté de la grande salle où se tenait la conférence. C’est là qu’ils m'ont tabassé. coups, crachats, insultes... J'ai reçu au moins 6 coups de matraques. Au moment où ils frappaient, je n’ai rien senti. C’est bien après que les douleurs se sont faites sentir : à la colonne vertébrale, au côté droit de mon épaule et d’autres parties du corps. Douleur aux poumons aussi lors des fortes respirations. Tout s’est passé devant témoins.
Y a une dame qui a tenté de me protéger mais sans succès. Je n’oublierai jamais son geste, même si c’était impossible devant tant d’acharnement. L’un des policiers m’a dit avec ironie : « Dessine maintenant ! » J’ai pas pu distinguer son visage car dans ces cas-là, tout se passe vite. mais le visage du premier policier qui m'a frappé restera gravé à vie dans ma tête.
Je ne pensais qu’à minimiser les dégâts en esquivant le plus de coups possible. Beaucoup de personnes ont assistés à la scène. Ils ont vu et entendu pas mal de faits.
J'ai eu beaucoup de soutien à ma sortie dehors de la part de toutes les personnes présentes. Je tiens à les remercier de manière sincère.
Personne ne s'attend à ce que la police débarque comme ça juste pour une conférence. Quelques temps après ma sortie, des émeutes ont éclaté. Mes pensées vont à toutes les personnes blessées lors des émeutes déclenchées par la suite. Je suis parti à l'hôpital des environs. Mais en définitive, quelles que soient les douleurs, elles finiront par s’estomper avec le temps, par contre cette répression ne va pas s'effacer avec le temps »

Le 22 juillet 2017

Les organisateurs du café littéraire d’Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, ne veulent pas abdiquer. Malgré les interdictions répétées des autorités, ils comptent organiser, samedi, prochain, une autre conférence animée par le journaliste et écrivain Chawki Amari. La manifestation culturelle sera précédée d'une marche de protestation.

le 23 juillet 217
Ghilas AÏNOUCHE : « Aujourd'hui, des milliers de personnes ont répondu comme un seul homme à l'appel pour une marche contre l'interdiction des conférences du café littéraire à Aokas (Béjaïa).
La semaine passée, j'ai été humilié par la police mais cette semaine, j'ai pris ma revanche.
Je suis très content et fier de voir tout ce monde, avec un livre à la main de tout un chacun, pour une marche placée sous le slogan « Livre à la main, main dans la main ».
C'est tout le monde qui m'a soutenu, ce qui fait vraiment chaud au cœur.
Un grand merci à tous ceux qui sont venus et aux organisateurs, sans oublier les blessés de la semaine passée.
Grâce à la forte mobilisation, le pouvoir a fini par reculer devant son entêtement. La marche et la conférence ont finalement eu lieu.
La liberté d'expression a bel et bien gagné cette fois-ci !
Vive la lutte, vive la résistance, vive le savoir, vive la culture, vive la liberté, à bas l’intégrisme, à bas la dictature, à bas l'ignorance ! »

le 29 juillet 2017

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